Le pianiste Stanley Cowell narre la lutte des Afro-Américains pour l’obtention de leurs droits civiques...

Juneteenth, qui parait sur le label Vision Fugitive, c’est un peu l’histoire des origines de la lutte des Afro-Américains pour l’obtention de leurs droits civiques par le pianiste co-fondateur (avec Charles Tolliver) du label Strata East Records. Un projet pour célébrer le 19 juin 1865, jour où les Noirs du Texas apprirent que l’esclavage était aboli… Derrière son piano, Stanley Cowell lie des éléments disparates qu’il fusionne avec génie, comme un conteur chevronné. Séquences spirituelles, tradition héritée d’Art Tatum, bifurcations libertaires, toute sa sémantique transforme cet album en périple dense et merveilleux, intelligent et grandement habité. Assez sous-estimé, le septuagénaire Cowell possède en fait un style qui s’adapte à tous les reliefs. Lui qui croisa autrefois le fer avec des musiciens de la trempe de Rahsaan Roland Kirk, Marion Brown, Max Roach, du quintet de Bobby Hutcherson et Harold Land et des Heath Brothers se consacre, depuis les années 80, à l’enseignement et la transmission. Et d’une certaine manière, Juneteenth est un traité de transmission. Voilà surtout un opus magique pour déguster la poésie narrative d’un grand musicien.

JUNETEENTH - Stanley Cowell (Teaser Video)

Vision Fugitive [Label]

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