Si la mort de Mozart en a interrompu la composition, on espère que Lino vivra assez longtemps pour goûter à l’impact de Requiem. Son Requiem à lui… Lino, oui. LE Lino que tous les fans de hip hop made in France portent logiquement dans leur cœur tant ce MC à part aura marqué la raposphère au sein d'Ärsenik avec notamment Quelques gouttes suffisent, album datant déjà de 1998 tout de même… Resté fidèle à Ärsenik, le rappeur résident du Val d'Oise s'est sculpté une aura de MC culte, très courtisé (ses collaborations vont d’Akhenaton à Pharrell Williams !) et prêtant parfois sa plume à ses pairs. En 2005, son premier album solo Paradis assassiné, décrivait la société comme une terre brûlée, celle d’un paradis ravagé par les êtres humains… Pour ce deuxième album solo, cette grande plume du rap gaulois a choisi ce titre à la fois grave et ironique : Requiem. Un disque qui prouve surtout que Lino a conservé sa gouaille légendaire, citant Brassens ou le Renaud des débuts pour replacer le rap dans l’héritage d’une chanson française qui assume ses opinions et son sens de la provocation. Bardé d’une saveur old school, Requiem est un anthracite et beau coup de zoom sur notre époque. Bref, un comeback en forme de vrai tremblement de terre, un tsunami de punchlines surpuissantes pour ce jeune quadragénaire qui même s'il pense que le rap, c'était mieux avant ne joue jamais les blasés ou les aigris.
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