Essentiel dans le son du groupe de Jim Morrison, le clavier des Doors a été emporté par un cancer à l’âge de 74 ans.

Ray Manzarek est décédé le 20 mai 2013 à Rosenheim en Allemagne. Le célèbre clavier des Doors a été emporté par un cancer à l’âge de 74 ans. Sans lui, le groupe de Jim Morrison n’aurait jamais proposé une telle originalité musicale. Alors que les groupes « à guitares » triomphent fin sixties/début seventies, les Doors mettaient en avant de manière assez atypique le son sorti des divers orgues et pianos de Manzarek

Né le 12 février 1939 à Chicago, Ray Manzarek apprend le piano classique au conservatoire local. Il part pour Los Angeles entreprendre des études de cinéma. Également présent sur les bancs de la fac de UCLA, un certain Jim Morrison… Ce dernier écrit alors des poèmes qu’il aimerait mettre en musique. Sage et plutôt rangé, le pianiste accomplit le rêve de son ami, habité et charismatique. Le tandem s’associe au batteur John Densmore et au guitariste Robby Krieger et prend le nom de The Doors, sobriquet inspiré des Portes de la perception de l’écrivain britannique Aldous Huxley.

Côté son, la poésie de Morrison est au début portée par une musique très inspirée du blues. Également fan de jazz, Ray Manzarek apporte sa pierre à l’édifice. Ce rock lorgnant vers un psychédélisme assez unique devient la bande son des délires poétiques du leader. Les sons du Vox Continental, du Fender Rhodes et du Gibson G-101 de Manzarek sont évidemment présents et surtout indissociables de toutes les grandes compositions des Doors. Le musicien était d’autant plus essentiel qu’il palliait l'absence de bassiste en jouant lui-même les lignes de basse sur son Fender Rhodes !

A compter de 1973, il y eut bien une vie après les Doors pour Ray Manzarek. Comme musicien mais aussi producteur. Il enregistre des albums solo, joue au sein de Nite City en 1977, publie une version rock assez infâme du Carmina Burana de Carl Orff, produit l'excellent premier album du groupe punk californien X, balance quelques notes de claviers sur l’album éponyme d’Echo & The Bunnymen en 1987, accompagne le poète Michael McClure, retrouve ses deux complices encore en vie des Doors pour illustrer des poèmes inédits de Morrison (l’album An American Prayer), rédige ses mémoires en 1998 (Light My Fire : My Life With The Doors ) et joue même entre 2002 et 2012 avec Robby Krieger le répertoire du groupe qui l’a rendu célèbre.

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