Membre essentiel des Small Faces puis des Faces, celui qui fut sans doute l’un des plus grands claviéristes de l’histoire du rock’n’roll s’est éteint à l’âge de 69 ans.

Ian McLagan est décédé le 3 décembre 2014 à Austin au Texas où il vivait depuis 1994. Derrière son orgue Hammond ou son Wurlitzer, le pianiste londonien qui était âgé de 69 ans fit des merveilles au sein de deux des plus grands groupes de rock des années 60 et 70 : les Small Faces et les Faces. Même si les charismatiques leaders de ces deux Rolls – Steve Marriott et Rod Stewart – volaient aisément la vedette micro au poing, McLagan fut un véritable virtuose de son instrument, colorant à sa manière les plus grands titres des deux formations et participant même activement à leur écriture. A la fin des Faces en 1975, les plus grands loueront ses services, les Rolling Stones en tête.

Né le 12 mai 1945 à Hounslow dans le Middlesex, Ian McLagan est forcé par sa mère d’apprendre le piano. La légende veut qu’en entendant l’orgue de Booker T au sein des MG’s, il tombe amoureux de ce piano électrique. Il commence alors à jouer au sein de plusieurs groupes dès le début des années 60. Rapidement, il opte pour l’orgue Hammond et le piano Wurlitzer et touche aussi occasionnellement à la guitare.

En 1965, Don Arden, manager des Small Faces, l’engage pour remplacer Jimmy Winston. Son apport au son des Small Faces sera fondamental. Ses parties d’Hammond B3 – son orgue acheté en 1969, baptisé Betsy, et qu’il gardera jusqu’à sa mort – sont essentielles sur de nombreux titres (Afterglow Of Your Love, Itchycoo Park, Lazy Sunday, Tin Soldier etc.) et, sans elles, ce son des Small Faces n’aurait jamais eu la même saveur… Tantôt impressionniste, tantôt surpuissant, Mac, comme le surnommait ses proches, savait doser son apport et rendre les chansons du plus grand groupe de rhythm’n’blues anglais des sixties totalement uniques…

En 1969, après le départ de Steve Marriott qui s’embarque dans l’aventure d’Humble Pie et l’arrivée de Rod Stewart et de Ronnie Wood, les Small Faces deviennent les Faces. Un changement de nom coïncidant avec un changement de style, le groupe se rapprochant d’avantage des orientations des Rolling Stones d’alors, conservant une âme soul et blues mais ajoutant des influences country voire funky. Là aussi, le rôle de Ian McLagan fut tout aussi majeur. Three Button Hand Me Down, Debris, Stay With Me furent autant de chansons au cœur desquelles il put briller et se rendre indispensable.

En 1975, les Faces se séparent et le téléphone de Mac ne cesse de sonner. Des Rolling Stones à Bob Dylan en passant par Chuck Berry, Lucinda Williams, Jackson Browne, Joe Cocker, Bonnie Raitt, Paul Westerberg, Thin Lizzy, Izzy Stradlin, Frank Black, Nikki Sudden, Billy Bragg, Paul Weller, Alejandro Escovedo, Bruce Springsteen et même les Black Crowes (sans doute les plus intéressants clones des Faces), on ne compte pas ceux derrière qui McLagan enregistrera ou se produira sur scène. De 1979 jusqu’à 2014, il publiera une dizaine d’albums sous son nom.