QIBUZ / Lundi 9 février 2015

• N.W.A, de Compton à Hollywood

Dire que le nombre de biopics consacrés à des musiciens ou des groupes est exponentiel est un doux euphémisme… Nouveau sujet des scénaristes hollywoodiens, Niggaz Wit Attitudes, N.W.A pour les intimes. La « vie » du plus célèbre des groupes de gangsta rap californien est attendue sur les écrans outre-Atlantique le 14 août prochain sous le titre Straight Outta Compton. Les producteurs font déjà monter la sauce en livrant une nouvelle bande-annonce qui a été présentée lors de la 57e cérémonie des Grammy Awards le 8 février. Bande-annonce incluant une introduction de deux membres historiques de N.W.A – Dr. Dre et Ice Cube – mais aussi du p’tit jeune Kendrick Lamar, originaire lui aussi comme le groupe de Compton, quartier chaud du sud de Los Angeles… Côté casting, ce biopic réalisé par Felix Gary Gray (auteur des anecdotiques Friday, Braquage à l'italienne et Que justice soit faite) réunira Marcus Callender dans le rôle de Dr. Dre, O'Shea Jackson Jr., le fils d’Ice Cube, dans le rôle de son père, et Jason Mitchell dans celui d’Eazy-E.

• Beck et Sam Smith triomphent aux Grammy Awards

Une nouvelle British invasion ? Sam Smith a en effet été le grand gagnant des Grammy Awards 2015 qui ont été attribués le 8 février. Le jeune chanteur britannique a décroché le prestigieux prix de l’album de l'année. Smith est reparti de Los Angeles avec un total de quatre Grammys : meilleure chanson (Stay With Me), meilleur album pop (In The Lonely Hour), meilleur nouvel artiste et enregistrement de l'année. Pour ce prix, Sam Smith avait pour concurrents Iggy Azalea, Sia, Taylor Swift et Meghan Trainor. Le soulman britannique âgé de 22 ans aux yeux bleus et à la voix plaintive a également tenu à « remercier l'homme dont parle cette chanson, et dont je suis tombé amoureux l'an dernier. Merci de m'avoir brisé le cœur, tu m'as fait gagner quatre Grammys ».... Belle surprise quant à l’album de l’année puisque le prix a été décerné au superbe Morning Phase de Beck, également sacré meilleur album rock. Âgé de 44 ans, le songwriter qui n'avait pas sorti de disque depuis six ans a reçu son prix des mains de Prince... De son côté, Pharrell Williams est rentré chez lui avec trois trophées : meilleure interprétation pop solo, meilleur album de musique contemporaine pour Girl et meilleure vidéo pour Happy (réalisée – cocorico ! – par le duo français We Are From LA composé de Clément Durou et Pierre Dupaquier). Parmi les autres lauréats de cette cuvée 2015 on retiendra notamment Aphex Twin avec son brillant Syro (catégorie dance, electronic), St. Vincent avec son éponyme St. Vincent (meilleur album de musique alternative), Jack White pour Lazaretto (meilleure performance), Kendrick Lamar (meilleure performance rap et meilleure chanson rap pour i) et Eminem remportant le Grammy du meilleur album rap avec MMLP2.

• Quand Kanye West fustige Beck...

Le vrai happening de ces Grammy Awards est encore une fois de plus venu de Kanye West. En 2009 déjà, le rappeur avait fait irruption sur la scène des MTV Video Awards, en expliquant que Beyoncé méritait bien plus le prix de la meilleure vidéo que la toute jeune lauréate d’alors, Taylor Swift… Rebelote hier soir à Los Angeles durant la 57e cérémonie des Grammy Awards lorsqu’est arrivée la séquence de la récompense reine de l'album de l'année qui est allé à Beck pour Morning Phase. Décision que n'a pas goûtée Kanye West qui a fustigé le jury et le lauréat à la sortie de la cérémonie. « Beck doit respecter les artistes et rendre sa récompense à Beyoncé », qui la mérite davantage, a-t-il déclaré au micro d'E! Television. « Quand vous faites régresser l'art, que vous ne le respectez pas et que vous giflez en plein visage ceux qui produisent des morceaux monumentaux, c'est irrespectueux », s'est énervé le rappeur. « S'ils veulent que de vrais artistes continuent de monter, ils doivent arrêter de jouer avec nous, nous on ne joue plus », a ajouté Kanye West à l'adresse de l'industrie musicale.

• Marianne Faithfull sur le billard

Marianne Faithfull a annoncé le report de ses concerts prévus en février, mars et avril. La chanteuse âgée de 68 ans doit en effet se faire à nouveau opérer de la hanche. Elle ne devrait retrouver la scène qu'à partir de septembre prochain. La date parisienne du 17 avril au Trianon a d'ores et déjà été reportée au 7 octobre. Faithfull s’était faite opérer en urgence en mai dernier après s'être cassée une hanche à Rhodes en Grèce. Mais « la hanche a continué à poser des problèmes pendant l'année et les examens ont montré que la prothèse est infectée, Marianne va maintenant subir une intervention chirurgicale à Paris », selon le site de la chanteuse, qui partage sa vie entre l'Irlande et la capitale française. « L'infection est tout-à-fait ordinaire et a, à l'évidence, été attrapée sur la table d'opération en Grèce, c'était un accident malchanceux. Je dois juste oublier ça et repartir de l'avant », écrit Marianne Faithfull, assurant : « tout va aller très bien, je le sais, je le sens ». Cette tournée fait suite à son album Give My Love To London paru en septembre dernier.

• Rihanna, Macca et Kanye en noir et blanc

Lorsque le trio a lâché la chanson, fin janvier, l’excitation était à son comble. Aujourd’hui, les fans de Rihanna, Kanye West et Paul McCartney peuvent même voir leurs idoles la chanter pour de (presque) vrai. La chanson FourFiveSeconds qui figurera sur le huitième album de la chanteuse barbadienne a été « clippée » par le tandem néerlandais Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin dans un sobre noir et blanc. Le trio l’a même chanté en direct lors de la 57e cérémonie des Grammy Awards le 8 février.

• Kool Shen, le retour

Le rap, c’était mieux avant ? A défaut d’avoir la réponse à cette interrogation métaphysique, les « vieux » rappeur ont encore des choses à dire. La preuve, Kool Shen vient de signer un nouveau contrat avec le label Def Jam France. Moitié de NTM, le rappeur travaille actuellement à son nouvel album solo attendu avant la fin de l’année.

• Pops is alive !

Les albums d’inédits ou de raretés des vieilles légendes – encore plus lorsqu’elles sont malheureusement au fond du trou – offrent rarement des pépites. Ce disque posthume de l’immense Pops Staples est évidemment l’exception qui confirme la règle… Aux manettes de ce Don’t Lose This qui parait le 12 février 2015, Jeff Tweedy de Wilco mais aussi Mavis Staples, la merveilleuse fille du défunt. Dans les oreilles, dix chansons mises en boite en 1999 par le songwriter, guitariste et chanteur soul et gospel, mais laissées de côté après sa disparition, l’année suivante, le 19 décembre 2000. Tout est en fait dans le titre : le père avait dit à sa fille en travaillant sur ces bandes, ne perd pas ça, conscient sans doute qu’il venait d’enregistrer une séance de très haute tenue. Mavis s’exécuta puisqu’elle apporta, une dizaine d’années plus tard, ces enregistrements à Tweedy avec qui elle venait de travailler sur One True Vine et You Are Not Alone. Le résultat est d’une beauté renversante. De la soul totalement dépouillée, infusée au gospel et au blues, jouée avec goût et produite dans la retenue pour mettre en exergue la voix chaude de Pops Staples et son jeu de guitare sans artifice. Le leader de Wilco a enregistré quelques parties de basse et de guitares supplémentaires, demandant à son fils Spencer de s’occuper de quelques ajouts de batterie. De légères bidouilles qui rendent évidemment Don’t Lose This on ne peut plus contemporain et lui apporte une vraie force sans travestir pour autant une quelconque authenticité des bandes originales. Bref, une merveille ! Rappelons enfin pour les plus jeunes que Pops Staples était à la tête des mythiques Staples Singers, une bien jolie embardée soul, gospel, blues et folk réunissant ses filles Mavis, Cleotha et Yvonne, et ayant gravé de sublimes chansons sur Riverside puis sur Stax (I'll Take You There, Respect Yourself, The Weight, Let's Do It Again). Pops était un proche de Martin Luther King et ses compositions portaient souvent en elles le vent de la révolte à l’ère de la lutte pour les droits civiques. Il croisera le fer avec de nombreuses épées parmi lesquelles Steve Cropper, Albert King, Curtis Mayfield, Ry Cooder ou bien encore le Band. Le meilleur pour la fin : le tubesque The Last Time enregistré par les Rolling Stones en 1965 était en fait une relecture de This May Be The Last Time, un traditionnel gospel « relancé » par les Staples Singers dix ans plus tôt. Keith Richards avouera d’ailleurs par la suite ce flagrant pillage…

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