Oh, ce ne sont pas des programmes révolutionnaires, mais la très conservatrice Baden-Baden a assez de son Orchestre de la SWF pour lui servir le répertoire contemporain dans lequel il est très versé, pour attendre du Philharmonique de Berlin, en résidence dans la ville pour le Festival de Pâques, qu'il lui donne de grands classiques. Du grand classique donc pour le concert du 20 mars : ouverture-concerto-entracte-symphonie... grand classique pour commencer, l'Ouverture tragique de Brahms ; assez grand classique pour la suite avec le Concerto pour violoncelle de Schumann, en soliste Yo-Yo Ma - même si le célèbre violoncelliste sino-états-unien Yo-Yo Ma n'est pas un grand habitué des Berlinois : son dernier concert avec eux date de 2011, l'avant-dernier se tenait quinze ans auparavant... Grand classique sans doute l'entracte avec ses flûtes de Sekt et ses parts de forêt-noire couverts de Schlagsahne ; et pour finir le grand classique des grands classique, la Sixième symphonie de Tchaikovsky.
En vérité on ne peut pas dire non plus que le chef autrichien Manfred Honeck soit un "grand classique" auprès du Philharmonique de Berlin, puisqu'il y fit ses débuts en 2013 - des débuts très remarqués, soit dit en passant, qui furent suivis dans la foulée par un enregistrement discographique avec Anne-Sofie Mutter - et que, dans le cas présent, il remplace Yannick Nézet-Seguin au bras levé. En fin de compte, ce premier direct du dimanche 20 mars à 18h (notez l'horaire un peu inhabituel) n'est pas si classique que ça !
Par contre, le direct du lundi 21 mars, toujours à 18h - horaires de grande ville de cure hydrothérapique, Baden-Baden n'est pas exactement badine-badine... - est vraiment du grand, du très grand classique : Mitsuko Uchida commence par le concerto en mi bémol majeur K. 482 de Mozart, et le concert s'achève avec la Neuvième , celle dont on n'a pas même besoin de préciser qu'elle est de Beethoven. Simon Rattle à la baguette.
Tout cela en direct - vidéo et audio, bien sûr - de Baden-Baden ; pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas encore abonnés à la Salle de concerts numérique, voilà une excellente occasion, par exemple, de tester la chose avec un abonnement d'une semaine, qui vous donnera donc droit à deux directs au lieu d'un habituellement, ainsi que l'accès illimité aux quelque quatre cents concerts que comptent les extraordinaires archives de la Salle de concerts numérique : tous les concerts des Berlinois depuis 2009, ainsi qu'un bel éventail de concerts de l'ère Karajanesque puis de l'époque Abbadienne.
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