Premier des opéras de la maturité de Mozart, Idoménée s’installe à l’Opéra de Paris à partir du 27 février, emmené par Joyce DiDonato, Camilla Tilling, Mireille Delunsch et Paul Groves.

Du 27 février au 22 mars, Idoménée s’installe à l’Opéra de Paris. Idoménée reste l'opéra dans lequel Mozart a mis le plus de lui-même. Luc Bondy réalise une relecture éclairée de ce mythe où un roi se voit acculé au plus terrible des choix : sacrifier son fils ou sacrifier son peuple.

Sous la baguette de Thomas Hengelbrock, une superbe distribution composée de Joyce DiDonato, Camilla Tilling, Mireille Delunsch et Paul Groves fera face à la colère des dieux sur la scène du Palais Garnier.

Créé le 29 janvier 1781 à Munich, au Residenztheater, Idoménée est une commande du Prince Electeur Karl-Theodor de Bavière pour le carnaval de Munich, carnaval pour lequel Mozart avait composé, cinq ans plus tôt, La Finta Giardiniera. L'abbé Giambattista Varesco, chapelain de cour du Prince Archevêque de Salzbourg, écrit le livret d'après un sujet que Danchet avait déjà exploité, en 1712, pour l'opéra homonyme de Campra. La distribution est imposée au compositeur, qui adapte sa partition aux capacités vocales des chanteurs. Le rôle d'Idamante est tenu par un castrat, Vincenzo del Prato, que Mozart n'apprécie guère. A tel point que, lors d'une reprise de l'œuvre à Vienne, la même année, il confie ce rôle à un ténor. De nos jours, Idamante est interprété soit par un ténor, soit par un mezzo-soprano.

Idoménée est considéré comme le premier des opéras de la maturité de Mozart. Bien qu'appartenant à un genre en déclin (l'opera seria), qui obligeait à de rigoureuses contraintes formelles (succession d'airs reliés par des récitatifs), il magnifie l'orchestre et le chœur, en s'inspirant du modèle de la tragédie lyrique française réformée par Gluck. C'est aussi une œuvre dans laquelle Mozart a mis beaucoup de lui-même : l'affrontement entre le père et le fils dans le livret ne pouvait que lui rappeler celui qu'il vivait avec son propre père, d'une part, et avec Colloredo, l'Archevêque de Salzbourg, de l'autre…

Oublié au XIXe, Idoménée dut attendre le XXe siècle pour retrouver les faveurs de la scène (grâce, en particulier, à la version révisée par Richard Strauss). L'œuvre ne fait son entrée à l'Opéra de Paris (Opéra-Comique) qu'en juin 1987, sous la direction de Christopher Hogwood. Dans les rôles principaux : Thomas Moser, Trudeliese Schmidt, Danielle Borst et Carol Vaness.

En septembre 1991, une nouvelle production dirigée par Myung-Whun Chung et mise en scène par Jean-Pierre Miquel est présentée à l'Opéra Bastille, avec, entre autres, Keith Lewis, Carol Vaness et Sylvia Mc Nair. Cette production a été reprise en 1996, sous la direction de Marc Minkowski, avec Anthony Rolfe-Johnson, Delores Ziegler et Dawn Upshaw.

En 2002, Ivan Fischer assurait la mise en scène et la direction musicale d’une nouvelle production au Palais Garnier, avec Marius Brenciu, Susan Graham, Mary Mills et Christine Gœrke.

L’œuvre revient au Palais Garnier en novembre 2006, dans une mise en scène de Luc Bondy, dirigée par Thomas Hengelbrock, avec Ramon Vargas, Joyce DiDonato, Camilla Tilling et Mireille Delunsch. C’est cette production qui est de nouveau à l’affiche.

Le site officiel de l’Opéra de Paris