Emmené par le grand violoniste Gidon Kremer son fondateur, l’esprit du Festival de Lockenhaus s’installera à Paris, Salle Pleyel, le 1er décembre.

Mardi 1er décembre, Gidon Kremer au violon, Yuri Bashmet à l’alto, Marie-Elisabeth Hecker au violoncelle et Oleg Maisenberg au piano se produiront à Paris, Salle Pleyel, pour une soirée chambriste d’exception.

L’esprit de Lockenhaus comme si vous y étiez. Le célèbre festival fondé en 1981 par Kremer propose chaque été dans les montagnes autrichiennes une remarquable programmation de musique de chambre. On y retrouve les compagnons de route habituels du violoniste letton – tous chambristes confirmés – dans un répertoire éclectique, allant de la musique baroque à la création contemporaine. Pour son concert à la Salle Pleyel, Gidon Kremer a réuni trois fidèles : Bashmet, avec qui Kremer a notamment enregistré une version de référence du Double Concerto de Britten (pour le label Elatus), la jeune Allemande Hecker, Premier Grand Prix du Concours Rostropovitch en 2005, et enfin Maisenberg, concertiste international et pédagogue réputé (il enseigne depuis 1998 à l’Université de Vienne).

Le programme de ce concert du 1er décembre s’ouvrira avec le Quatuor avec piano en la mineur de Mahler, une partition restée malheureusement inachevée mais qui témoigne d’un véritable sens de l’instrumentation chez ce compositeur alors âgé de 16 ans.

Place ensuite au Trio pour cordes composé en 1985 par Alfred Schnittke, compositeur russe qui fût très proche de Kremer et de Bashmet. Ces deux derniers ont d’ailleurs créé en 1994 avec Mstislav Rostropovich son Triple Concerto.

Le concert s’achèvera avec l’un des sommets de la littérature romantique chambriste : le Quatuor n°3 pour piano et cordes en ut mineur de Brahms, de caractère fougueux et toujours inspiré. À l’image des interprètes réunis autour de Gidon Kremer.

Né à Riga en Lettonie, Gidon Kremer reçoit à 4 ans ses premières leçons de violon de son père. Il étudie ensuite à l'école de musique de Riga avec Woldemar Sturestep, lui-même élève d'Otakar Sevcik.

Durant huit années, il sera dans la classe de David Oistrakh au Conservatoire de Moscou. Lauréat de grands concours internationaux (Bruxelles en 1967 et Tchaïkovski en 1970), il ne peut accepter les nombreuses invitations qui arrivent d'Europe. Durant cette ère, il joue dans plus de 160 villes soviétiques.

En 1974, avec l’intervention d’Oistrakh, le jeune Letton peut enfin donner son premier récital à Vienne. Dès lors, commencent les nombreuses tournées dans plusieurs pays d'Europe ainsi qu’aux Etats-Unis.

En 1978, Gidon Kremer obtient l'autorisation de séjourner librement en Europe et joue avec les grands chefs du monde occidental : Karajan, Bernstein, Abbado, Mehta, Muti, Eschenbach, Harnoncourt, Levine, Maazel, Marriner, Gergiev, etc.

Kremer joue également en duo et dans le contexte plus feutré de la musique de chambre avec Martha Argerich, Valery Afanassiev, Keith Jarrett, Oleg Maisenberg, Andras Schiff, Yuri Bashmet, Tatiana Grindenko, Yo-Yo Ma, Mischa Maisky, Kim Kashkashian, Thomas Zehetmair et quelques autres.

Autant que sa technique éblouissante ou sa sonorité raffinée, ce sont son indépendance d'esprit, son goût des répertoires aventureux et son discernement dans le choix de ses partenaires qui définissent la personnalité de Gidon Kremer.

C'est dans cet esprit qu'il fonde en 1981, en Autriche à Lockenhaus, son festival de musique de chambre. En 1997, il prend la succession de Yehudi Menuhin pour deux ans au Festival de Gstaad. La même année, il fonde la Kremerata Baltica, orchestre de chambre composé des meilleurs jeunes musiciens des trois pays baltes. Avec cette formation, il a effectué de nombreuses tournées mondiales et s’est produit dans les plus prestigieux festivals et salles de concerts.

L'intérêt de Gidon Kremer va à toute la musique, des débuts du baroque à notre temps. Particulièrement remarquable est sa disponibilité pour jouer des œuvres peu connues du répertoire classique aussi bien que des compositions contemporaines. De nombreuses pièces ont ainsi été créées par lui ou lui ont été dédiées.

Grâce à son activité infatigable on a pu découvrir ou mieux connaître des compositeurs tels que Schnittke, Sofia Gubaidulina, Arvo Pärt, Luigi Nono, Giya Kancheli, Valentin Silvestrov, Erwin Schulhoff, Arthur Lourié, Aribert Reimann, Peteris Vasks, John Adams ou Astor Piazzolla.

Le site officiel de la Salle Pleyel