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Karl Richter

Représentant stylistiquement une position médiane entre une vision romantique de Bach héritée des conceptions d’interprétations du XIXe siècle et du mouvement « historiquement renseigné » (pour ne pas dire « baroqueux ») initié par un Nikolaus Harnoncourt ou un Gustav Leonhardt, Karl Richter a apporté en son temps un vent nouveau dans l’approche de Bach, de Haendel et d’Heinrich Schütz. Disparu prématurément en 1981 à l’âge de 54 ans, il n’a pas connu le plein épanouissement du renouveau baroque qu’il considérait avec circonspection.

Né en 1926, ce fils de pasteur fut élève du fameux Dresdner Kreuzchor (chœur de garçons de l’église Sainte-Croix de Dresde) qui a formé de très nombreux musiciens. Il travaille plus tard dans le fief de Bach à Leipzig avec deux éminents spécialistes, les « Thomaskantors » Karl Straube et Günther Ramin qui lui enseignent le style de Bach propre aux années 1930-1940.

Au début des années 1950, Karl Richter crée le Chœur et l’Orchestre Bach de Munich, apportant une rigueur nouvelle dans l’interprétation avec des petits effectifs, une grande vigueur rythmique et un parti pris d’objectivité perçu alors comme une froide indifférence confinant presque à l’abstraction. Il est assez plaisant de noter que cette attitude révolutionnaire sera plus tard méprisée par les tenants d’une nouvelle génération croyant détenir la vérité qui n’existe pourtant que dans le fantasme. La vision de Karl Richter sera à son tour traitée de romantique, démodée et reléguée au musée des interprétations oubliées.

Les dernières rééditions de ses enregistrements de Bach pour ARCHIV PRODUKTION-DG (Passions, Messe en si, Magnificat, 75 Cantates) permettent de remettre les pendules à l’heure et de nous questionner à notre tour sur les modes de jeux et d’interprétation à un moment de notre histoire où la rigueur autoritaire des premiers baroqueux semble tempérée par un retour vers une expression plus libre et moins corsetée.

Si les enregistrements de Karl Richter gardent aujourd’hui leurs adeptes, ils sont néanmoins le reflet d’une époque à jamais révolue par leurs tempos souvent lents et pesants et par une articulation qui nous semble scolaire. Toutefois, cette pratique « à l’ancienne » nous permet de retrouver avec plaisir de grands solistes expressifs au sommet de leur art comme Gundula Janowitz, Maria Stader, Irmgard Seefried, Ernst Haefliger (merveilleux évangéliste des Passions), Fritz Wunderlich, Peter Schreier, Peter Pears, Hermann Prey, Dietrich Fischer-Dieskau ou Franz Crass et la divine trompette de Maurice André.

On retrouve bien sûr la même puissance expressive de Karl Richter dans la musique instrumentale, comme organiste sur divers instruments dont certains historiques, au clavecin (Neupert) pour les Variations Goldberg ou dans ses enregistrements des Concertos brandebourgeois et des Ouvertures qui ont longtemps fait figure de référence avant les versions sur instruments anciens de Trevor Pinnock puis de Reinhard Goebel chez le même éditeur ARCHIV PRODUKTION.

Karl Richter fut un des premiers musiciens du XXe siècle à être souvent filmé, à la tribune de l’orgue comme au pupitre des concerts, ce qui a beaucoup contribué à une meilleure connaissance de la musique de Bach, notamment aux Etats-Unis où Richter était très apprécié, depuis le président Kennedy jusqu’à Leonard Bernstein qui fut un de ses amis. C’est l’enregistrement du 2e Concerto Brandebourgeois par Karl Richter qui a été choisi pour être envoyé au-delà du Système solaire comme message de l'humanité par les sondes Voyager 1 et Voyager 2 qui poursuivent aujourd’hui leur chemin à des milliards de kilomètres de notre planète. © François Hudry/QOBUZ

 https://play.qobuz.com/playlist/1825354

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