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Henri Barda

Incarnant la survivance de la grande tradition des prestigieux maîtres de l’âge d’or du piano, Henri Barda façonne son jeu comme aucun autre pianiste d’aujourd’hui ne le fait. En lui survit cet art pianistique que l’on croyait perdu, à la fois sobre et intense, riche et flamboyant, porté par un souffle qui ne retombe jamais ou presque, propre à la lignée de ces aînés dont il est l’héritier, qui ont noms Tiegerman, Friedman, Lazare-Lévy, Horowitz.


Né au Caire en 1941, Henri Barda n’est encore qu’un petit enfant lorsque, transcrivant sur le piano familial ce qu’il venait d’écouter, ses parents découvrent ses dons musicaux : « C’est en se rendant compte de ma capacité à reproduire le thème central du ballet Le Lac des Cygnes de Tchaïkovski dès l’âge de quatre ans que mes parents ont décidé de me présenter à un professeur de piano. […] J’avais une compréhension innée des intervalles, qui me permettait d’harmoniser et transposer dans toutes les tonalités.» On lui donne un professeur qui n’est rien moins que le grand pianiste polonais Ignace Tiegerman — seul rival que Vladimir Horowitz ait craint — venu s’installer sous un meilleur climat pour lutter contre son asthme. D’abord élève à Vienne de Theodor Leschetizky, c’est avec principalement l’assistant de ce dernier, Ignaz Friedman, qu’il considère comme son mentor, que Tiegerman travaillera.


Henri Barda devenu adolescent connaîtra ensuite l’exil à Paris au moment de la nationalisation du canal de Suez et de la guerre qui s’ensuivit. Il a seize ans quand il entre au Conservatoire National Supérieur de Musique pour poursuivre ses études dans les classes respectivement de piano (il en sortira avec un Premier prix), de musique de chambre (également Premier prix) et de solfège de Joseph Benvenuti, Jean Hubeau et Madeleine Giraudeau, parallèlement à des cours privés de piano avec Lazare-Lévy. Puis, grâce à l’obtention d’une bourse, il part à New York pour étudier durant quatre ans à la Juilliard School où il reçoit l'enseignement de Carlos Buhler, Beveridge Webster et Paul Makanovitsky. « Mon expérience à New York en tant que boursier à la Julliard School aura sur moi une influence déterminante. J’ai eu l’occasion d’entendre Horowitz à plusieurs reprises et ai toujours éprouvé à son égard la même dévotion pour sa fantaisie, ses fabuleuses capacités techniques et son oreille hors pair. » « J’ai l’oreille absolue, mais cela ne constitue pas un élément déterminant. Ce qui compte, c’est de savoir mémoriser les intervalles et improviser dans tous les tons. » 


Il y a indiscutablement beaucoup de Tiegerman, de Friedman et d’Horowitz dans le jeu éloquent, fougueux, foisonnant, orchestral de Barda auquel s’ajoutent des moyens pianistiques énormes et une oreille exceptionnelle. Mais aussi beaucoup de personnalité dans la lecture des œuvres qu’il pousse dans leurs retranchements, osant les violenter parfois jusqu’à la rupture d’oxygène. Dans une telle poussée agogique, qui va droit au but, où la puissance du jeu ne faiblit que rarement, nul risque pour Henri Barda de tomber dans le sentimentalisme complaisant, les joliesses de nuances ou pianissimi contemplatifs. Ses interprétations, toujours captivantes, ne peuvent laisser personne indifférent.


Pianiste hors norme, Henri Barda l’est aussi par son détachement carriériste qui l’a tenu en dehors des concours et des studios d’enregistrement, parce qu’en artiste profondément engagé et authentique il vit la musique pour ce qu’elle lui apporte jusque dans le tréfonds de son âme : «Je n’ai jamais vu la musique comme un chemin vers la gloire, mais comme un voyage à l’intérieur de moi.» Mais son parcours l’a quand même mené partout en Europe, aux Etats-Unis en tournée, au Japon où il joue avec l’orchestre symphonique de la NHK ; de même qu’il a reçu en 1978 le Prix international Franz Liszt de Budapest et en 1990 le Prix international Frédéric Chopin de Varsovie pour son enregistrement des trois Sonates de Chopin. Autre étape importante : Jerôme Robbins lui confie l'entrée au répertoire de l'opéra de Paris de l'intégralité de ses ballets sur des œuvres de Chopin. Cette étroite collaboration avec la danse s'est poursuivie pendant plus de dix ans, tant sur la scène du Palais Garnier qu'en tournée internationale. Interprète privilégié et de la première heure d'Olivier Greif, il a créé sa Sonate dans le goût ancien, et en duo avec le compositeur, le Tombeau de Ravel et la Petite Cantate de chambre. Il a également accompagné sa créatrice la soprano anglaise Jennifer Smith dans le grand cycle des Chants de l'Âme.


Henri Barda se consacre depuis longtemps à l’enseignement, d’abord à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il fut titulaire d’une classe de piano pendant douze ans, à l'École normale de musique de Paris ou encore lors de ses voyages au Japon. Ses activités pédagogiques soulèvent en lui toujours la même satisfaction : « Les échanges fructueux avec les élèves me permettent de me remettre continuellement en question ».


© Qobuz (GGolaz)

Discographie

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