Avant de s'envoler vers les cîmes électriques, Miles s'offre une belle tournée avec son second quintet. A la clef cinq concerts fantastiques.

Enfin! Depuis le temps qu’on espérait que Sony/Columbia documente dignement les grandes heures du Second Quintet sur scène… Car si l’on disposait depuis longtemps des enregistrements au club Plugged Nickel en 1965 et d’un paquet de lives des années 1969-71, en plein virage électrique, bizarrement, la discographie « officielle » de Miles Davis présentait une béance pour 1967. L’année de Nefertiti et de Sorcerer, les albums qui montrent à quel degré de liberté et d’inventivité Wayne Shorter, Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams étaient parvenus sous la houlette du trompettiste. Une grande année donc, sinon LA grande année (à partir de 1968, il y a de l’électricité rock dans l’air). Exhumés des archives de radios et télévisions européennes, voici donc cinq concerts (trois en audio, deux en vidéo) en cinq villes à quelques jours d’intervalle : Anvers, Stockholm, Copenhague, Paris et Karlsruhe. Les vidéos ne sont pas nouvelles mais enfin restituées avec une excellente qualité. Certains concerts existaient en pirates (d’où le nom sans doute de « bootleg series » et le packaging pas terrible…), mais il y a de vrais inédits. Chaque concert se présente comme un long set dans lequel les titres s’enchaînent, sans temps mort, droit dans la musique. Et quelle musique ! Constamment sur le qui-vive, dans un glissement permanent entre balancement swing et dérapage free. Le rayonnement de ce groupe n’a cessé de se renforcer avec le temps. En voici l’évidente raison.

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