Du côté d’Alas No Axis pour le lyrisme collectif, pas si loin de Paul Motian pour les échanges d’équilibristes, certes. Mais c’est oublié que ce quartette, dans la lignée d’Erdmann 3000, se fraie un chemin pas si fréquenté. Avec un goût pour l’alliance de personnalités apparemment éloignées, cher au saxophoniste Daniel Erdmann, co-leader du projet avec le batteur Samuel Rohrer. On y entre comme dans un road-movie, porté par des travellings sonores, où les cartes se brouillent peu à peu. Au bord de la rupture, sans jamais s’y laisser prendre. Effusions de la guitare (Frank Möbus), feulements du ténor en écho du violoncelle (Vincent Courtois), drumming sec qui aime les ellipses… la fluidité de l’ensemble est surprenante, d’une superbe élégance.