Après un démentiel concert complet à l’Alhambra, le génial crooner rock de Sheffield Richard Hawley reviendra à Paris au Bataclan le 25 mai prochain.

Après un parfait concert (complet) à l’Alhambra en février, Richard Hawley reviendra à Paris, cette fois au Bataclan, le 25 mai prochain. De nombreux référendums des meilleurs albums de l’année 2009 ont placé en tête son dernier album, Truelove's Gutter.

Avec ce sixième album, l’intemporel Richard Hawley a signé un des plus beaux disques de ballades de ces dernières années. Un chef d’œuvre superbement passéiste mais pourtant bien de son temps. Une fois de plus, avec lui, c’est back to the future !

Il ne chante pas vraiment dans la même division et, pourtant, Richard Hawley trimballe son armure de Roy Orbison des temps modernes avec une démentielle classe qui lui est propre… Depuis 2000, l'ancien guitariste de tournée de Pulp enchaîne des disques somptueux d'orfèvrerie intemporelle, chéris par les fans de Scott Walker et Morrissey.

Et sa sixième livraison, Truelove's Gutter, est tout bonnement son chef d’œuvre ! Aucun excès dans ce qualificatif galvaudé tant le chanteur guitariste de Sheffield démontre ici un sommet de maîtrise d’écriture et un raffinement ultime dans le choix de l’instrumentarium.

Après Richard Hawley (2000), Late Night Final (2002), Lowedges (2003), Coles Corner (2005, qui décrochera le Mercury Music Prize en 2006) et Lady's Bridge (2007), ce nouvel opus, plus velours que jamais, offre la facette la plus romantique de son auteur. Uniquement composé de ballades lovées dans des cordes, de la scie musicale (si ! si !) et même du glassharmonica, ce recueil comme échappée d’une décennie passée (50’s ? 60’s ?) sonne pourtant très contemporain. « Je ne fais pas de la taxidermie !, acquisse Hawley. C'est ce que je pense aussi. La musique est un truc de famille chez moi. Mes parents, mes oncles et tantes, tout le monde en faisait, sans barrière. Country, rock, blues, rockabilly, tout ce qui pouvait se faire en trois accords ! Trois accords qui ont toujours fait office de fondation. Et maintenant que je ne fais plus de sessions pour les autres, que je me concentre sur ma propre musique, je veux explorer ça, et rien d'autre ! »

Richard Hawley est également bien conscient du danger de jouer avec le feu des violons. Surtout en matière de pop. « Les cordes dans la pop et le rock se manipulent comme de la nitroglycérine ! Ceux qui les utilisent le font souvent pour faire briller leurs albums, non pour leur donner une puissance supplémentaire. Le problème est souvent là. Les cordes, c'est quelque chose de très émotionnel qui peu rapidement anéantir une chanson. Des tas de groupes de rock tombent dans le panneau. Et au final c'est l’effet Spinal Tap garanti ! Vous devez laisser de l'espace dans la musique pour intégrer des violons. »

L’autre obsession de cet esthète : les guitares ! Et les guitaristes ! « Tous ceux des 50's. Surtout Santo & Johnny. Sinon je vénère Link Wray et surtout son album de 1970 pour Polydor intitulé Link Wray. Un truc qui vient de mars ! Et je suis sûr que les Stones ont piqué des trucs à cet album… »

Derrière ces décors et costumes classieux à souhait, Richard Hawley aligne avant toute chose des… chansons ! Des compositions simplement magiques pour ne pas dire parfaites. On sent chez lui la quête permanente de la chanson ultime. « C'est une obsession ! Je cherche cette perfection sans cesse. Et je saurai le jour où je l'aurai trouvée, j'en suis sûr… Stardust d'Hoagy Carmichael, c'est fantastique ! Mais en général, la compo elle-même ne suffit pas, le son est essentiel. Et j'ai réalisé aussi que vous pouvez avoir des paroles, une mélodie et une instrumentation mais aucun d'entre eux n'a la magie de la voix humaine. Juste le son de cette voix. Même s'il lisait le bottin, Nat King Cole serait démentiel. Idem pour Elvis, Roy Orbison, Lee Hazlewood, Fats Domino ou Buddy Holly. » Vivement le bottin de Sheffield et sa région lu par le roi Richard Hawley !