Jolie rareté pour le public du festival Classique au Vert le dimanche 20 septembre à 16h00, dans le cadre paradisiaque du Parc Floral de Paris. En effet, à l’occasion du 120e anniversaire de la Tour Eiffel, Jean-Claude Malgoire et sa Grande Ecurie donneront Les Mariés de la Tour Eiffel du Groupe des Six (à savoir Georges Auric, Arthur Honegger, Francis Poulenc, Darius Milhaud et Germaine Tailleferre) sur un texte de Jean Cocteau. La version proposée sera celle pour quinze instruments de Marius Constant.
Ballet ? Non ! Pièce ? Non ! Revue ? Non ! Plutôt une sorte de mariage secret entre la tragédie antique et la revue de fin d’année, le chœur et le numéro de music-hall. Ainsi en jugeait Cocteau, auteur de ces Mariés de la Tour Eiffel qui fut aussi la seule manifestation collective du légendaire Groupe des Six.
Très rarement donné, ce spectacle surréaliste créé au Théâtre des Champs-Elysées le 18 juin 1921, tellement représentatif des années folles, se révèle en fait une oasis de fraîcheur et d’insouciance dans le monde d’aujourd’hui. D’autant qu’il bénéficiera de la magie verbale de Daniel Mesguich et de la direction souriante mais non moins experte de Jean-Claude Malgoire.
La musique de ces Mariés de la Tour Eiffel est en parfaite adéquation avec le texte décapant de Cocteau : une critique grinçante de la guerre, du conformisme y apparaît à chaque page et chaque compositeur à su à sa manière transcrire ces intentions en musique. Alors que la partition originale fait appel à un orchestre considérable, la version réalisée par Constant en 1987, comporte un effectif de quinze instruments seulement : quintette à vent, quintette à cordes, trompette, trombone, harpe et deux percussions.
En plus d'un demi-siècle d'ardent prosélytisme, l'auguste patriarche du renouveau baroque qu’est Jean-Claude Malgoire a tout fait, ou presque. Il aborde chaque œuvre choisie avec l'expérience, la sagesse et la générosité de l'homme de cœur qu'il a su rester.
Fondé en 1966 par Malgoire lui-même, l'ensemble La Grande Écurie et la Chambre du Roy explore un vaste répertoire, du XVIIe siècle au contemporain. On lui doit de belles redécouvertes et exécutions, notamment dans le répertoire baroque et mozartien. Leurs enregistrements de la trilogie Mozart/Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Così fan tutte) font référence. En plus de s'être illustré dans des ouvrages connus (Idomeneo de Mozart, Il Barbiere di Siviglia de Rossini), l'ensemble s'est penché sur des partitions oubliées, telles celles de l'Idoménée de Campra ou du Barbier de Séville de Paisiello.
