Du 9 novembre au 31 décembre, le metteur en scène britannique Peter Brook proposera sa version très personnelle de La Flûte enchantée de Mozart au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Du mardi 9 novembre au vendredi 31 décembre, La Flûte enchantée de Mozart s’installera au Théâtre des Bouffes du Nord dans le cadre du festival d’Automne. Librement adaptée par Peter Brook, Frank Krawczyk et Marie-Hélène Estienne, dans une mise en scène signée Peter Brook lui-même, cette production accueillera au piano Alain Planès.

Cette Flûte sera donc loin d’être celle qu’on peut attendre. La panoplie habituelle d’effets scéniques, le symbolisme ne feront pas partie du voyage. À leur place le public pourra trouver un Mozart éternellement jeune, entouré de jeunes chanteurs talentueux, prêts à improviser, transposer, explorer de nouvelles couleurs, de nouvelles formes. Une Flûte légère et effervescente, où la proximité du jeu permettra au spectateur d’entrer dans la magie et la tendresse de l’œuvre.

Les Noces de Figaro, Don Giovanni et même La Flûte enchantée ont une chose en commun. Ils échappent à toute tentative de catégorisation. Aucune de ces œuvres n’est uniquement ni « drôle » ni « sérieuse », ni « légère » ni « solennelle »… C’est en ces termes qu’en 1998, lors de la création de son Don Giovanni à Aix-en-Provence, Peter Brook formulait sa conception des opéras de Mozart. Véritables kaléidoscopes d’émotions, ces ouvrages se rapprochent selon lui du théâtre de Shakespeare, de Racine ou, plus encore, de Tchekhov et de son art du contre-pied et de la rupture.

Pour mettre en scène La Flûte enchantée dans le cadre, intime et envoûtant, de son Théâtre des Bouffes du Nord, Brook en a confié la transcription musicale au compositeur Franck Krawczyk. Familier des collaborations transdisciplinaires, qu’il s’agisse de théâtre (avec Julie Brochen), de danse (avec Emio Greco et P.C. Scholten) ou d’installations plastiques (avec Christian Boltanksi et Jean Kalman), celui-ci a conçu une partition originale qui sera interprétée par Alain Planès, seul maître des cérémonies au piano.

Avec Marie-Hélène Estienne, Peter Brook a lui-même « librement » adapté (mais venant de lui, pourrait-il en être autrement ?) le livret d’Emanuel Schikaneder : comme il l’avait fait avec sa Tragédie de Carmen (1981) et ses Impressions de Pelléas, c’est en effet avant tout sous l’angle du souvenir poétique et de la relecture qu’il envisage cet opéra dont l’apparente économie de moyens n’a d’autre but que de permettre aux chanteurs-comédiens de délivrer, dans leurs plus infimes nuances, toutes les vibrations du langage mozartien

Sur scène, le public du Théâtre des Bouffes du Nord pourra entendre Dima Bawab, Malia Bendi-Merad, Leila Benhamza, Luc Bertin-Hugault, Patrick Bolleire, Jean-Christophe Born, Raphaël Brémard, Thomas Dolie, Antonio Figueroa, Virgile Frannais, Betsabée Haas, Matthew Morris, Agnieszka Slawinska, Adrian Strooper, Lei Xu et Jeanne Zaepffel.

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