Avant d’entrer en studio pour enregistrer un album en trio avec Daniel Humair et Ben Monder, le saxophoniste français, new-yorkais d’adoption, sillonne les routes de France durant ce mois de mai…

Jérôme Sabbagh et son quartet sont en tournée tout au long du mois de mai. Avec le guitariste Ben Monder, le contrebassiste Joe Martin et le batteur Jochen Rueckert, le saxophoniste basé à Brooklyn se produira le 6 au Cri du Port à Marseille, le 7 au Centre Culturel La Borie, près de Limoges, le 11 au Sunset à Paris, le 12 à l’IMFP à Salon-de-Provence et enfin le 13 au Festival Jazz Pourpre à Bergerac.

La période est intense pour le saxophoniste qui se produira également en Pologne du 19 au 25 mai, avec David Doruzka (guitare), Michal Jaros (contrebasse) et Sebastian Frankiewicz (batterie). Quelques jours plus tôt, les 15 et 16 mai, Sabbagh s’enfermera au Studio Ferber à Paris avec Ben Monder et Daniel Humair pour enregistrer un plus qu’alléchant nouveau disque pour BEE JAZZ, attendu dans les bacs en septembre prochain…

Né à Paris en 1973, Jérôme Sabbagh est installé à New York depuis 1995. C’est dans la Grosse Pomme qu’il rencontre le guitariste Greg Tuohey, le contrebassiste Matt Penman et le batteur Darren Beckett avec lesquels il forme le collectif Flipside. En 1998, ils enregistrent un album remarqué, au titre éponyme, pour Naxos Jazz, et le groupe tourne régulièrement pendant cinq ans. Sabbagh est aussi sideman de Laurent Coq (Like A Tree In The City, Cristal Records, 2003) et de Guillermo Klein, avec lequel il joue chaque semaine au Jazz Standard à New York pendant plus de six mois…

Suite à ces collaborations, le saxophoniste monte un quartet avec lequel il sort son premier album, North (Fresh Sound New Talent, 2004), quartet qui offre une musique ancrée dans son époque et qui séduit les auditeurs non initiés au jazz comme les amateurs les plus aguerris. L’album Pogo, qui sort en avril 2007 sur BEE JAZZ, s’inscrit dans une volonté de continuité. Au lieu de se lancer dans un nouveau projet, et parce qu’il estime que ses musiciens sont les partenaires idéaux pour sa musique, Jérôme Sabbagh préfère alors privilégier le développement du groupe de North. Si toutes les compositions sont de Sabbagh, les musiciens sont néanmoins tous très impliqués dans le groupe et le disque est issu d’un véritable travail collectif.

Nouvelle orientation en 2008 avec la sortie en novembre du second disque du saxophoniste pour l’écurie BEE JAZZ. Avec One Two Three, Sabbagh change de position ! Et du quartet, il passe donc au trio. Pourquoi ce choix ? Et qu’a-t-il impliqué ? L’intéressé présentait alors lui-même One Two Three, passionnant opus enregistré avec Rodney Green à la batterie et Ben Street à la contrebasse : « En trio, un saxophoniste joue beaucoup plus. Il faut avoir des ressources, de l'imagination et de l'endurance. Pas de guitariste ou de pianiste pour vous relancer, vous épauler ou, tout simplement, vous donner l'occasion de souffler… En trio, le génie des maîtres et l'importance de leur héritage constitue à la fois une source d'inspiration et un poids. C’est vrai en jazz de manière générale, mais, pour moi, plus encore dans ce contexte… En trio, surtout, la sobriété de l'instrumentation met en relief les éléments fondamentaux du jazz : mélodie, rythme, choix harmoniques. Un improvisateur prend en permanence des décisions instinctives mais, pour un saxophoniste seul avec un contrebassiste et un batteur, ces décisions ont encore plus d'impact sur la direction que prend la musique. Les décisions plus réfléchies ont aussi leur rôle à jouer, de l'élaboration d'un répertoire de morceaux propices à l'expression personnelle à la sélection des partenaires. C'est l'occasion de se retrouver confronté à qui on est vraiment et de façonner ce que l'on veut devenir…»

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