Silencieuse au disque depuis trop d’années, La Velle descend de sa montagne suisse pour un comeback d’une classe folle, un album intitulé Special sur lequel la chanteuse américaine pose avec sensualité les cambrures de sa voix soul et jazz.

Avec une telle voix, pas la peine d’être (ra)attaché à un genre en particulier… Le jazz, le gospel, la soul, La Velle nage dans tous ces océans avec la grâce et l’aisance des plus grandes chanteuses. Une aisance aussi ample que son parcours est éclectique et sans ornière. Une carrière lyrique d’abord (elle a chanté au Met Opera de New York et à la Scala de Milan !), rhythm’n’blues et jazz ensuite (Ray Charles, Eddie Harris, Steve Lacy, Lionel Hampton, Buddy Rich, Rhoda Scott, Quincy Jones et même Michel Legrand et Nicolle Croisille comptent parmi ses nombreux trophées) et, depuis un certain temps, une sorte d'île déserte en Suisse. Là-haut sur la montagne, à Saint-Cergue, dans le canton de Vaud. Quelques concerts de temps en temps, une chorale gospel aussi qu’elle dirige, on est bien loin de son Illinois natal… Heureusement pour nous, La Velle descend parfois de ses monts jurassiens. Comme pour ce nouvel album studio, Special (un disque Qobuzissime à déguster en Qualité Studio Masters), qui parait chez Plus Loin Music, équilibre subtil entre relectures de standards éternels (Monk et Ellington notamment) et compositions originales. Avec le piano d’Emil Spanyi, le saxophone de Jacques Schwarz-Bart, la contrebasse de Christophe Lincontang, un projet orchestré par son batteur, Sangoma Everett, également à ses côtés pour cette rencontre-podcast où La Velle offre une générosité en osmose totale avec son chant.

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