En octobre, la Cité de la Musique reçoit le compositeur américain, grand maître de la musique minimaliste, le temps d’un cycle intitulé Pulsation.

Du 11 au 18 octobre, la Cité de la Musique à Paris consacre un cycle à Steve Reich. Une série de trois concerts intitulée Pulsations pour célébrer une œuvre toute vibrante de rythmes et de boucles qui se répètent, se décalent… Un Steve Reich qui vient par ailleurs de publier son œuvre écrite à l’occasion du dixième anniversaire de la tragédie du 11 septembre, WTC 9/11.

Le cycle débutera mardi 11 octobre à 20h par un grand concert en présence de Reich au piano avec l’Ensemble Modern et Synergy Vocals dirigé par Brad Lubman. Fruit des études que le compositeur américain a menées sur le gamelan balinais, Music For 18 Musicians qui date de 1976, est un classique du minimalisme, avec des répétitions qui se décalent lentement pour créer des couleurs et des harmonies changeantes. Steve Reich y superpose deux types de mouvements contrastés : pour les voix, les instruments à vent et les cordes, le rythme est défi ni par la durée d’un souffle, il est ancré dans la respiration du corps ; tandis que les claviers observent une pulsation régulière, imperturbable, presque mécanique. C’est une autre dualité qui structure Double Sextet, une pièce récente, de 2008, pour laquelle Reich a reçu le Prix Pulitzer en 2009 : chaque instrument du sextuor y est multiplié par deux. L’œuvre peut d’ailleurs être jouée par un seul sextuor accompagné de son propre enregistrement. Mais l’Ensemble Modern joue ici la pièce avec douze musiciens.

Le week-end suivant, samedi 15 à 20h et dimanche 16 octobre à 16h30, la chorégraphe Karine Saporta proposera une nouvelle version de Notes+ (2008), son interprétation visuelle et gestuelle des pulsations répétitives des partitions de Steve Reich. Avec la complicité de l’artiste multimédia Keiko Courdy et de la vidéaste Angie Eng, Saporta a imaginé pour Violin Phase une douce ivresse, tandis que Different Trains donne lieu à un travail gestuel plus brut, parfois obsessionnel et compulsif. Quant à It’s Gonna Rain, que la chorégraphe crée spécialement pour la Cité de la Musique, la pièce devrait être empreinte d’un climat âpre et mystique : au plus près des univers intérieurs de Karine Saporta.

Mardi 18 octobre, à 20h, le Brussels Philharmonic dirigé par Michel Tabachnik et le Chœur de la Radio flamande offriront au public de la Cité de la Musique, leur vision de The Desert Music de Reich mais aussi de la Symphonie n°6 de Beethoven. 1808-1984 : avec près de deux siècles d’écart, voici deux œuvres que tout éloigne et qui pourtant se répondent. The Desert Music et la Pastorale promettent, au moins par leurs titres, une certaine « peinture sonore » de la nature. Beethoven, malgré bien des hésitations, a en effet donné ces indications descriptives pour chacun des mouvements : « Éveil d’impressions joyeuses en arrivant à la campagne » ; « Scène au bord du ruisseau ; « Réunion joyeuse de paysans » ; « Orage, tempête » ; « Chant des pâtres, sentiments de contentement et de reconnaissance après l’orage »… Quant à Reich, il raconte que, inspiré par les poèmes de William Carlos Williams, il s’est souvenu du Sinaï, du désert de Judée ou de celui de White Sands au Nouveau-Mexique, lieu d’expérimentations pour les armes atomiques…

Enfin, dimanche 16 octobre à 15h, Steve reich rencontrera le public dans l’amphithéâtre de la Cité de la Musique. Un rendez-vous à l’entrée libre.

Ecoutez notre playlist Steve Reich Le site de Steve Reich

Le site du Brussels Radio Philharmonic

Le site de Michel Tabachnik

Le site de la Cité de la Musique