Sur la scène du Duc des Lombards, Kellylee Evans fait revivre Nina Simone, du 15 au 18 février, en lui imprimant son style qui a déjà conquis, entre jazz et soul.

Du mercredi 15 au samedi 18 février, la sémillante Kellylee Evans revient au Duc des Lombards avec son projet autour de Nina Simone, qui vient assoir une réputation déjà bien installée avec ses deux précédents albums, Fight or Flight (2006) et The Good Girl (2010).

Avec Nina, la nouvelle icône du jazz vocal signe un album qui, pour être un hommage, n’en est pas moins éminemment personnel. Elle y révèle toute l’étendue sa voix, qui frappe à la fois par la subtilité de son phrasé et la puissance de son timbre. Passant d’un registre à l’autre avec une facilité parfaite, entre la douceur mélancolique de Mood Indigo, et l’expansivité de I’m Feeling Good, ses interprétations semblent recèler une palette infinie d’émotions. Le spectacle est d’autant plus réjouissant qu’Evans conquière son public par sa bonne humeur tellement communicative. Le partage est total, et culmine avec son interprétation, en français, de la chanson de Brel, Ne me quittes pas.

La complicité avec ses musiciens est à l’image de celle qu’elle instaure instantanément avec le public. Jeu de questions-réponses improvisés entre les refrains, solos inspirés à la guitare et à la contrebasse : ses trois accompagnateurs, François Moutin (contrebasse), Marvin Sewell (guitare), et André Ceccarelli à la batterie, loin d’être réduits à de simples faire-valoir, occupent ici le devant de la scène. Pendant ce temps, Kellylee Evans « fait le show », embrase la salle par ses pas de danse et son swing. « Sur scène, j'ai justement envie de communiquer différentes émotions, de passer du romantisme à l'énergie pure, avec l'intention de laisser les gens sur une note positive ». Difficile de résister au charme de Kellylee Evans.

Il y a peu encore simple étudiante en droit et en anglais au Canada, elle a connu une trajectoire fulgurante. Alors qu’elle entamait un master de droit, elle décide finalement de s’engager exclusivement dans sa carrière musicale. Dès lors, tout va très vite : en 2006, Evans lance son premier disque, fight or flight?, qui enchante la critique. Son talent éclate au grand jour sur la scène du Festival international de jazz de Montréal. L’interprète-compositrice est alors élue artiste féminine de l’année aux Canadian Smooth Jazz Awards. Depuis les honneurs ne l’ont plus quitté et attestent le travail d’un artiste en pleine possession de ses moyens. Puis c’est la maison de disque Plus Loin qui approche la chanteuse en 2009 et la révèle en France. Leur collaboration est à l’origine de l’hommage à Nina Simone.

L’album manifeste d’abord une fidélité pleine de respect à l’inspiration de la première grande chanteuse noire. Mais cela ne l’empêche pas d’infléchir ses reprises pour développer toute sa créativité, à l’image de l’interprétation envoûtante, un brin psychédélique, de Mood indigo, où Evans introduit quelques éclaircies à l’indéfectible mélancolie de Nina Simone. Au souci constant causé par la ségrégation raciale de la première, la seconde semble substituer une joie de vivre à toute épreuve, qui insuffle une nouvelle vie à la musique de la « princesse noire ».

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Le site du Duc des Lombards