Epouse d’Henri Dutilleux depuis 1946, la pianiste était âgée de 90 ans.

Selon l’AFP, Geneviève Joy est décédée le 27 novembre. Pianiste française et interprète renommée de nombreux compositeurs du XXe siècle, dont son mari Henri Dutilleux, elle était âgée de 90 ans.

Née le 4 octobre 1919 à Bernaville dans la Somme, Geneviève Joy avait fait son entrée au Conservatoire de Paris à douze ans et y avait décroché successivement un 1er prix de piano, puis ceux d'harmonie et d'accompagnement, avant d'y revenir comme professeur.

« Elle a fait beaucoup pour la musique de notre temps… Elle a joué aussi bien Jolivet, les sonates de Boulez que la mienne. Elle avait un grand éclectisme », a souligné Henri Dutilleux interrogé par l'AFP. Elle a notamment joué pendant des décennies un duo à deux pianos avec Jacqueline Robin.

En 1970, à l'occasion des 25 ans de ce célèbre duo, dix compositeurs lui avaient écrit des pièces, parmi lesquels Milhaud, Jolivet, Daniel-Lesur, Pierre Petit et bien sûr son mari, Henri Dutilleux, qu'elle avait épousé en 1946.

« Je peux dire qu'elle ne m'a jamais reproché de ne pas avoir écrit davantage pour le piano, et qu'elle n'a jamais cherché à m'influencer sur ce plan-là », a expliqué Dutilleux, précisant que Geneviève Joy « a toujours essayé de me faire connaître les compositeurs d'avant-garde ».

Geneviève Joy s'est consacrée tout particulièrement à la musique du XXème siècle et interprété de très nombreux compositeurs français et étranger. Elle a également enseigné le déchiffrage et exercé les fonctions de chef de chant à l'Orchestre National.

Elle a enseigné à plusieurs générations de musiciens comme Michel Legrand ou Philippe Cassard qui saluait « sa gaieté, sa personnalité artiste et fantasque et son intuition ».

« Au tout début de ma carrière, l'évolution que j'ai choisie, je la dois beaucoup à sa curiosité, à son talent, à sa jeunesse, à sa joie », a conclu Henri Dutilleux en écho au patronyme irlandais de sa femme, Joy.