La Sonos Five est sortie il y a déjà quelques mois et nous avons enfin pu découvrir ce que propose le plus gros modèle connecté du spécialiste américain des enceintes sans fil. Dans un format assez proche d’une enceinte de bibliothèque classique, offre-t-elle des performances similaires ? Nous allons le vérifier en écoutant d’abord une enceinte Sonos Five seule puis deux Five en stéréo.

Nous n’allons pas revenir sur l’historique de la marque Sonos qui a démocratisé la musique en wi-fi dans la maison depuis une quinzaine d’années. De nouveaux modèles sortent régulièrement, du côté nomade avec des modèles sur batterie Bluetooth et wi-fi, dans le home cinéma avec des barres de son, et pour la musique en général à travers deux modèles bien connus : la petite One et la grosse Five. Cette dernière peut être utilisée seule ou en paire, et associée au caisson de basse Sonos Sub pour constituer un système 2.1.

La Five est une évolution d’un modèle existant, la Play:5. Elle représente même la troisième génération dans ce format pour être précis. La Five actuelle évolue assez peu par rapport à sa devancière, le design extérieur restant similaire à quelques détails près. La lecture est assurée via l’application mobile Sonos S2, l’univers réservé aux enceintes Sonos les plus récentes. La Sonos Five est également dotée d’un processeur plus puissant et de plus de mémoire afin d’être prête pour de futures mises à jour majeures.

Caractéristiques

Prix : 579 €

Enceinte stéréo sans fil

Haut-parleurs : 3x tweeters + 3x woofers

Puissance : 6x modules en classe D

Bande passante : non communiquée

Connectivité : Wi-fi B/G, Ethernet 100 Mbps, 1x entrée ligne stéréo mini-jack

Compatibilité avec tous les appareils Sonos S2 pour créer un réseau multiroom, AirPlay 2

Dimensions (HxLxP) : 203 x 364 x 154 mm

Poids : 6,36 kg  

Présentation générale de la Sonos Five

La génération précédente existait dans les deux coloris, noir ou blanc, et était équipée d’une grille de façade noire, ce qui tranchait un peu. La Five blanche est cette fois entièrement blanche, grille et logo compris. Cela la rend plus discrète dans les intérieurs épurés. Quant à la version noire, elle est également monochrome dans son genre.

Posée à l’horizontale sur ses minipieds en caoutchouc, la Five demande un peu d’air autour d’elle pour faire entrer ses 36 cm de largeur. Les côtés arrondis lui donnent un aspect organique agréable et intemporel, renforcé par le fait que tout est absolument blanc. Les minipieds positionnés sur trois faces sont quasiment invisibles.

La grille métallique en façade ne se retire pas. Elle cache six haut-parleurs positionnés de la façon suivante : trois woofers fonctionnant en mode clos en bas, trois tweeters en haut. Les tweeters des extrémités visent l’extérieur à travers des pavillons afin d’augmenter l’effet stéréo. Chaque haut-parleur a son canal d’amplification dédié en classe D. Sonos ne communique pas sur la puissance développée.

A l’arrière, c’est toujours aussi épuré avec un bandeau rassemblant la prise Ethernet, l’entrée auxiliaire sur mini-jack et le bouton d’association nécessaire à l’installation. C’est très limité quand la concurrence propose sur ce créneau entrée optique, sortie subwoofer ou port USB. Terminons par les trois touches sensitives sur le dessus de la Five. Elles servent à contrôler le volume, à mettre en pause ou à reprendre la lecture ainsi qu’à naviguer dans les morceaux. Un témoin lumineux indique que la Five est bien branchée et connectée au réseau. Il peut être éteint via l’application mobile.

Fonctionnement de la Sonos Five

L’application Sonos est toujours un exemple de simplicité d’usage, surtout pour ceux peu à l’aise avec les produits remplis de technologies. Une fois l’enceinte branchée sur le courant, elle est en attente via un clignotement du témoin lumineux sur le dessus. Après avoir téléchargé l’application Sonos, il faut se rendre dans les paramètres, puis système et sélectionner « ajouter un produit ». La Sonos Five est alors immédiatement reconnue si l'on se trouve à proximité. Sans blabla inutile, les quelques étapes suivantes conduisent à l’installation et à la mise à jour de l’enceinte dans sa dernière version logicielle. L’application propose tout de suite d’effectuer le calibrage audio automatique – si vous utilisez un iPhone uniquement, car cette fonction n’est pas disponible sous Android. Le calibrage Sonos Trueplay utilise le micro du smartphone et visiblement, il connaît seulement ceux fabriqués par Apple.

Pour finir sur les réglages audio, en dehors du calibrage, vous avez accès aux réglages de tonalité grave et aigu ainsi qu’à un loudness pouvant être appliqué en plus du calibrage. Revenons à la page d’accueil de l’application. Elle est dédiée à un accès rapide aux titres diffusés récemment, aux listes de lecture, aux webradios et aux podcasts. Le second écran vous permet de parcourir votre musique. C’est ici qu’il faut ajouter Qobuz en entrant les identifiants de votre compte. Une fois Qobuz sélectionné, les contenus proposés ont été réorganisés à la sauce Sonos. Le premier niveau donne accès à votre musique, c’est-à-dire les playlists personnelles, les favoris et les achats. Il y a ensuite les playlists Qobuz et les recommandations via le choix « Découvrir ». En sélectionnant tous les genres, vous allez retrouver les propositions habituelles de la page d’accueil de l’application Qobuz : nouveautés, meilleures ventes, les plus écoutés, sélectionnés par la presse et le goût de Qobuz. Tout cela vous changera peut-être de vos habitudes, c’est un coup à prendre mais au moins, tous les contenus sont bien présents.

L’écran principal suivant vous ramène à la lecture en cours dans chaque zone. Car la force de Sonos, c’est surtout le multiroom, c’est-à-dire la possibilité d’écouter de la musique dans plusieurs zones de la maison. Sur cet écran sont donc listés tous vos lecteurs Sonos avec la possibilité de passer de l’un à l’autre ou de les grouper. Enfin, le dernier écran principal renferme le moteur de recherche. Vous pouvez effectuer vos recherches sur Qobuz directement ici. Pour les écoutes, nous avons positionné la Sonos Five sur un meuble bas et lancé nos playlists Qobuz de test habituelles.

A l’écoute

Par défaut, le son est assez sombre avec un aigu en retrait, le centre est un peu flou. Tout fait la même largeur, les voix comme la masse instrumentale. Le grave est déjà très correct et entraînant. N’oubliez pas de désactiver le loudness, toujours enclenché par défaut à l’installation d’une nouvelle enceinte Sonos. Il en fait vraiment trop et la Five, dans une pièce de taille normale, n’en a pas besoin, même à faible volume. Après un petit passage du calibrage Trueplay, la Five se libère. Le centre se précise et s’allonge en hauteur. Les instruments restent autour tout en prenant de la distance. Le grave a peu changé, mais l’aigu est revenu avec de la précision sur les fins de note. Sur le titre Hématome, extrait du nouvel album de L’Impératrice, le clavier s’étend en arc de cercle autour de la Five. Le son sort littéralement de l’enceinte. Lorsque des titres comme celui-ci sont dotés d’un certain degré de réverbération, elle explose littéralement en dehors de l’enceinte. C’est tout l’intérêt de l’enceinte stéréo en un seul bloc. Arriver à recréer une certaine ambiance à partir d’un point unique, qui est bien sûr constitué de plusieurs haut-parleurs pour arriver à ce résultat.

Sur l’étonnant album jazzy Tone Poem de Charles Lloyd & The Marvels, la sensation d’ambiance est très intéressante. La scène sonore se retrouve même en arrière de l’enceinte tandis que le tambourin prend place à l’avant gauche avec une excellente lisibilité grâce à des timbres plutôt bien respectés. Les différents instruments sont bien séparés les uns des autres avec de l’aération. Le grave n’est pas aussi naturel qu’avec des enceintes traditionnelles, que ce soit des modèles bibliothèque ou colonnes. Il a suffisamment d’articulation pour ne pas paraître trop synthétique, mais on ressent de la retenue, du contrôle. C’est logique, cela permet à la Five de monter dans les tours et de descendre assez bas tout en protégeant le haut-parleur. Un compromis agréable au quotidien, à défaut de plaire aux plus audiophiles d’entre nous.

Nous avons terminé par une écoute en stéréo car Sonos nous a fait le plaisir de nous fournir deux enceintes Five. L’association est proposée depuis les réglages du système dans l’app. Elle se fait en quelques instants, après avoir sélectionné les deux Five concernées et confirmé laquelle se situait à droite. L’app ne propose pas de recommencer le calibrage audio Trueplay, pourtant, il faut le faire. Sans calibrage, le son est terne, assez renfermé, écourté aux extrémités du spectre. De plus, il faut positionner la paire de Five non plus à l’horizontale mais à la verticale, d’où la nécessité de les régler à nouveau. Une fois effectué, nous faisons alors face à une restitution très proche de celle d’un système Hi-Fi classique. La scène sonore est large et stable avec une bonne sensation de profondeur. Les voix sont détourées comme il faut avec présence et définition. Le Trueplay leur a redonné la brillance nécessaire dans les notes les plus hautes. Quant au grave, le dernier album WE ARE de Jon Batiste nous permet de vérifier que la quantité est au rendez-vous. Nous confirmons le maigre intérêt du loudness trop chargé, à désactiver. Les basses sont percutantes et sont capables de créer des nappes assez convaincantes. Nous retrouvons toutefois un manque d’articulation, toujours avec cet effet pneumatique caractéristique de haut-parleurs hypercontrôlés. L’autre différence avec un système d’enceintes Hi-Fi passives concerne l’étendue de la scène sonore. Elle reste cantonnée dans les limites des deux Five, alors qu’une paire de petites enceintes bibliothèque bien alimentées sait s’ouvrir vers l’extérieur.

Les + :

L’application Sonos très complète

Excellente spatialisation pour une enceinte tout en un

Un grave débordant de vitalité

Une bonne tenue en puissance

Très proches d’un système Hi-Fi en mode paire stéréo

Les - :

Connectivité limitée

Calibrage Trueplay sur iPhone uniquement

Conclusion

La Sonos Five se trouve en concurrence avec un certain nombre de modèles signés Bluesound, Denon, Harman Kardon ou Yamaha dans des formats assez similaires. Chaque marque applique sa signature sonore, une constante dans le monde de la Hi-Fi, qu’elle soit avec ou sans fil. La Sonos Five est peut-être la plus adaptable, la plus démonstrative, la plus aguicheuse, sans être forcément la plus fidèle. Pour se faire plaisir au quotidien, cela pourrait bien vous convenir. La présence du système de calibrage sonore automatique Trueplay pour adapter le rendu à la pièce est un atout de poids. Elle marque également le pas grâce à son application complète proposant plus de possibilités de gestion et de recherche fine de la musique. Quant à l’écoute en paire stéréo, elle pourrait vous faire abandonner une chaîne Hi-Fi et tous ses éléments séparés. A tarif équivalent, le confort apporté vaut largement les quelques compromis à accepter.

      ACHETEZ CET ARTICLE CHEZ NOTRE PARTENAIRE COBRA

    ACHETEZ CET ARTICLE CHEZ NOTRE PARTENAIRE SON-VIDEO.COM

ACHETEZ CET ARTICLE CHEZ NOTRE PARTENAIRE FNAC.COM