Enregistré en février 2020 dans le nouveau Théâtre élisabéthain du Château d’Hardelot dans le Pas-de-Calais, dont l’architecture s’inspire du passé en s’inscrivant clairement dans notre époque, le nouvel album de l’Ensemble Clément Janequin publié par Ricercar est consacré à des chansons du grand compositeur franco-flamand Josquin des Prés, un des premiers compositeurs dont l’immense réputation lui permettait d’être édité de son vivant, insigne honneur en ces temps reculés où l’impression musicale venait de naître à Venise. Cette petite révolution a permis une large diffusion de la musique dans toute l’Europe.
Ce splendide enregistrement dirigé par Dominique Visse souligne la diversité et la noble harmonie de cette musique incomparable avec un choix de chansons monodiques ou polyphoniques, tour à tour mélancoliques ou grivoises, exaltant la veine mélodique de Josquin. Des chansons à cinq ou six voix discrètement soutenues (comme c’était le cas à l’époque) par le luth, l’épinette ou l’orgue.
Les 500 ans de la mort de Josquin Desprez
3foisCElles sont souvent le reflet de la dureté du temps et chantent les regretz, la tristesse, le ceur langoureux et toute une panoplie d’affects douloureux. L’autre versant nous propose au contraire des chansons exubérantes dans une veine populaire et volontiers grivoise à connotations franchement sexuelles et paillardes. On trouvera aussi dans cette passionnante anthologie un bel hommage à Josquin, sous forme de tombeau musical, sous la plume de Nicolas Gombert, le musicien de Charles Quint ; une polyphonie à six voix qui reprend une mélodie affectionnée par Josquin des Prés.