Frédéric Chopin
Dès l'âge de 20 ans, fraîchement débarqué de Pologne avec en poche ses deux concertos pour piano et le premier cahier d'Etudes, Chopin se fait très rapidement un grand nom dans la haute société parisienne, non pas tant comme concertiste – il ne donnera qu'une petite trentaine de concerts durant sa vie – qu'en dispensant des cours fort bien payés aux rejetons de l'aristocratie, et en vendant très cher ses compositions aux éditeurs. Considérant qu'en tout, il n'écrivit qu'environ 18 heures de musique (Bach ou Mozart en totalisent quinze ou vingt fois plus), on ne peut que s'étonner de cet infini chapelet de chefs-d'œuvre, et ce toujours dans un seul et même langage : celui du piano.
Bien qu'il ait quitté à jamais son pays natal très jeune, Chopin n'en oubliera jamais les accents populaires et folkloriques, quitte à les « réinventer » en empruntant surtout à leurs rythmes – de la polonaise ou de la mazurka en particulier – bien plus qu'à leur thématique et leur harmonie. En fait de thématique et d'harmonie, Chopin préfigure le blues quelque quatre-vingt ans avant les bluesmen d'Amérique du Nord, avec ses mélismes flous, ses ornementations fuyantes et ses harmonies décalées. En plus de ses pièces musicalement les plus fulgurantes et modernes telles que les Ballades d'un noir romantisme, les implacables Scherzos, les éternellement modernes Mazurkas, les Etudes terrifiantes et les trois titanesques Sonates, Chopin a également écrit de nombreux morceaux plutôt destinés aux aristocratiques salons parisiens auxquels il était constamment invité : les célébrissimes Valses et les Nocturnes en font partie. C'est dans l'intimité de ces salons que le jeu pianistique de Chopin semble avoir suscité admiration et étonnement. Selon Delacroix, le compositeur lui-même estimait « ses improvisations beaucoup plus hardies que ses compositions achevées », et nombreux sont les chroniqueurs qui ont décrit son style (qui ressemble fort à celui des grands pianistes de jazz) : la main gauche, tel le tronc d'un arbre, restait assez rigoureuse rythmiquement – comme dans la walking bass –, tandis que la main droite, telles les feuilles, bougeait selon le vent, mais toujours dans la frondaison naturelle de son arbre musical, sans aucun excès. Ajoutez à cela un toucher d'une délicatesse angélique, et la capacité de déchaîner de terribles accents tragiques. Schumann rapporte que Chopin, après avoir joué, avait pour manie de faire furtivement glisser la main sur le clavier « comme pour effacer le rêve qu'il venait de créer ». Chopin, par contre, toujours renfermé sur lui-même, n'aimait guère la musique de ses contemporains Schumann ou Liszt, et ne les inscrivit jamais à ses concerts. Mozart et Bach étaient ses deux uniques dieux.
La dépouille de Chopin repose désormais au Père-Lachaise, mais son cœur a été rapatrié en Pologne où il est conservé dans un flacon en cristal (rempli de cognac bien français, selon la légende), flacon encastré dans un pilier de l'église Sainte-Croix de Varsovie.
MT © Qobuz 01/2013
Dès l'âge de 20 ans, fraîchement débarqué de Pologne avec en poche ses deux concertos pour piano et le premier cahier d'Etudes, Chopin se fait très rapidement un grand nom dans la haute société parisienne, non pas tant comme concertiste – il ne donnera qu'une petite trentaine de concerts durant sa vie – qu'en dispensant des cours fort bien payés aux rejetons de l'aristocratie, et en vendant très cher ses compositions aux éditeurs. Considérant qu'en tout, il n'écrivit qu'environ 18 heures de musique (Bach ou Mozart en totalisent quinze ou vingt fois plus), on ne peut que s'étonner de cet infini chapelet de chefs-d'œuvre, et ce toujours dans un seul et même langage : celui du piano.
Bien qu'il ait quitté à jamais son pays natal très jeune, Chopin n'en oubliera jamais les accents populaires et folkloriques, quitte à les « réinventer » en empruntant surtout à leurs rythmes – de la polonaise ou de la mazurka en particulier – bien plus qu'à leur thématique et leur harmonie. En fait de thématique et d'harmonie, Chopin préfigure le blues quelque quatre-vingt ans avant les bluesmen d'Amérique du Nord, avec ses mélismes flous, ses ornementations fuyantes et ses harmonies décalées. En plus de ses pièces musicalement les plus fulgurantes et modernes telles que les Ballades d'un noir romantisme, les implacables Scherzos, les éternellement modernes Mazurkas, les Etudes terrifiantes et les trois titanesques Sonates, Chopin a également écrit de nombreux morceaux plutôt destinés aux aristocratiques salons parisiens auxquels il était constamment invité : les célébrissimes Valses et les Nocturnes en font partie. C'est dans l'intimité de ces salons que le jeu pianistique de Chopin semble avoir suscité admiration et étonnement. Selon Delacroix, le compositeur lui-même estimait « ses improvisations beaucoup plus hardies que ses compositions achevées », et nombreux sont les chroniqueurs qui ont décrit son style (qui ressemble fort à celui des grands pianistes de jazz) : la main gauche, tel le tronc d'un arbre, restait assez rigoureuse rythmiquement – comme dans la walking bass –, tandis que la main droite, telles les feuilles, bougeait selon le vent, mais toujours dans la frondaison naturelle de son arbre musical, sans aucun excès. Ajoutez à cela un toucher d'une délicatesse angélique, et la capacité de déchaîner de terribles accents tragiques. Schumann rapporte que Chopin, après avoir joué, avait pour manie de faire furtivement glisser la main sur le clavier « comme pour effacer le rêve qu'il venait de créer ». Chopin, par contre, toujours renfermé sur lui-même, n'aimait guère la musique de ses contemporains Schumann ou Liszt, et ne les inscrivit jamais à ses concerts. Mozart et Bach étaient ses deux uniques dieux.
La dépouille de Chopin repose désormais au Père-Lachaise, mais son cœur a été rapatrié en Pologne où il est conservé dans un flacon en cristal (rempli de cognac bien français, selon la légende), flacon encastré dans un pilier de l'église Sainte-Croix de Varsovie.
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