Vampire

Chronique

Personnage aux multiples facettes, Grems fait partie de ceux qui demandent de la pureté à l'art. Force est de constater que les cultures urbaines sont devenues le terrain où se développent les tendances, les modes, et leurs prolongements commerciaux. Détonateur de ce mouvement, le hip-hop est aujourd'hui mangé à toutes les sauces, de la pop à la dance. Quant à l'electro, son spectre est devenu si large qu'il irrigue l'ensemble de la musique actuelle.

Déçu certainement par le manque de réponse du public à ses nombreuses démarches et incarnations, Grems annonce Vampire comme son ultime disque. Pour soigner cette sortie, il s'entoure de Simbad, Son of Kick, Noza, Km3, 20syl de C2C, Entek, Chamade Beat, Neue Grafik et Korgbrain. La vision qu'il donne ici de la musique et de la société est effectivement sombre et sans concessions.

« Vampire » parle d'un milieu qui suce la créativité de ses acteurs sans leur donner en retour la possibilité d'exposer équitablement leur travail. 20syl intervient sur « Room Bang » dont le beat sinueux supporte parfaitement le débit de Grems. Vampire prend volontiers des allures de cauchemar avec des titres aussi explicites que « Zombi », « Chair fraîche » ou « Shlag Music ».

Que ce soit son dernier album ou pas, Grems s'enferme surtout lui-même dans un univers qui frise la paranoïa. Sans aller jusqu'à dire que l'univers culturel est la maison des Bisounours, on peut utilement lui rappeler que sa fonction n'est pas qu'artistique mais aussi ludique. Ne pas tomber dans le mercantilisme à tout va ne veut pas forcément dire s'auto-flageller avec un plaisir masochiste.

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