Sleep Forever (Special Edition)

Chronique

Porté par le single « Hearts of Love », le deuxième album des Crocodiles californiens déboule sur la scène rock bruitiste, pour le bonheur des gloutons amateurs de « murs de sons ».



Ceci dit, la musique contenue dans cette ironique invitation au sommeil, (tant Sleep Forever n’a rien d’une berceuse) est moins froide, moins inspirée par la cold-wave, que leur Summer of Hate paru exactement un an auparavant.



Les mélodies plus distinctes prouvent que le duo s’est nourri de rock psychédélique pendant la période de gestation de cet album, dont l’ossature est pourtant toujours aussi dense, lourde, épaisse. Le psychédélisme ici ne fait pas naître une myriade de couleurs mais fait s’enfoncer un peu plus dans la nuit, la nuit mystérieuse et hallucinogène (avec une chanson qui s’intitule « Stoned to Death » le ton est donné).



Dans ce sommeil éternel et chimique, le noise-rock rencontre la tension d’un post-punk décomplexé et parfois même des rythmiques pop (« Hollow Hollow Eyes » et « Billy Speed »).

Une musique en tension permanente, distillant l’énergie par couche, qui se réfléchissent et se reflètent à l’image de « Mirrors » qui ouvre l’album. Crocodiles prouve que le shogazing peut simplement ne pas être du tout plombant.







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