Desertico

Descriptif de l'album

Un pic, une éminence ? De manière évidente, le trompettiste italien – sarde, plutôt - (il joue du bugle, aussi, et multiplie les effets électroniques de studio dans ses compositions) Paolo Fresu incarne le nec plus ultra à son pupitre en matière de jazz européen. Comme si cela ne suffisait pas, le jazzman reste l’un des archétypes de l’élégance incarnée en matière de jeu. Et il maintient à son plus haut niveau une inspiration solaire, raffinée et sereine depuis plus de trois décennies.

Pour preuve cette nouvelle production à la tête d’un Devil Quartet diablement racé, rassemblant Stefano Bagnoli à la batterie, le guitariste (acoustique et électrique) Bebo Ferra et un Paolino Dalla Porta fidèlement campé derrière sa contrebasse. Les onze partitions de Desertico sont équitablement réparties entre les différents membres du quatuor (toutefois, simplement deux thèmes signés de la main du leader) à l’exception d’une très roborative version du « (I Can’t Get No) Satisfaction » de Jagger et Richards ainsi qu’une tendre visite du « Blame It On My Youth » de l’hypocondriaque acteur et compositeur Oscar Levant et d’Edward Heyman.

S’il faut accoler une étiquette à l’entreprise, on retiendra commodément celle de post bop mais le terme réducteur dit finalement peu de l’extrême sophistication du jeu du leader ainsi que de la parfaite complémentarité du quartet. Tout ici est luxe, calme et volupté, à l’image d’une musique retenue, distinguée, et recueillie. Gageons qu’à l’instant des bilans, Desertico s’imposera comme l’un des sommets de 2013. Pour l’heure, il est recommandé de se le procurer de toute urgence.
©Copyright Music Story Christian Larrède 2015