Bossa Muffin (Deluxe Edition) (Flavia Coelho)

Chronique

Flavia Coelho réussi avec Bossa Muffin, une lecture personnelle de la musique brésilienne. Au lieu de se baser sur un style de départ, elle en intègre une ribambelle avec bonheur. Comme le titre l'indique la base serait la Bossa nova, mais au sens ou le blues est la base du rock, avec ensuite sa contamination par le pagode, le frevo, ou le forro. Sans négliger les apports plus actuels du samba-reggae et du funk carioca. 

Voilà pour Flavia Coelho à qui ses complices Bika Bika Pierre et Victor Vagh apportent en dot la musique africaine, la rumba, et toutes les nuances du reggae. La jeune carioca adopte elle souvent un flow hip-hop qui vaut à sa musique le suffixe de Muffin. Style foisonnant, tropicaliste à souhait qui ne craint pas sa propre audace.

Le résultat est à la hauteur des espérance avec le fondateur « Bossa Muffin » joué sur un rythme reggae, le très offensif « Amor e Futebol » parle avec humour des deux passions brésiliennes en parodiant la devise nationale « Ordem e Progresso ». L'apaisé et acoustique « Sunshine » joue dans la cour d'un raggamuffin traversé d'un accordéon de forro primitif qui trouverait aisément sa place à la Festa de São João.

Le festival manque parfois de constance avec « De Paris à Rio » plus autobiographique que passionnant, un « Canta Conmigo » éparpillé et peu convaincant, voire le reggae un peu facile de « Liberdade ». La simplicité de la bossa nova d'« Agnès », ou la verve retrouvée dans « O Que Sou», contrebalancent amplement ces quelques moments de moins bien.

Nouvelle représentante du Brésil à Paris, Flavia Coelho porte sur ses épaules les espoirs légitimes nés d'un Bossa Muffin aux attraits multiples.
  
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