Rencontre avec Jean-Paul Combet, fondateur du label Alpha, qui travailla avec Gustav Leonhardt disparu le 16 janvier.

« Respect de l’œuvre et de son créateur, rigueur face au texte musical, sens du « dire » en musique, voilà ce que nous devons à Leonhardt et que nous essayons modestement de prolonger à travers la ligne éditoriale d’Alpha. » Lorsqu’il rédige ces quelques lignes au printemps 2001, Jean-Paul Combet vit la musique de Gustav Leonhardt depuis déjà bien longtemps. « Une drôle de petite musique a commencé à se faire entendre (…). Elle venait d’Autriche et de Hollande, portée par de jeunes artistes ayant pour noms Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt, qui remettaient entièrement en question l’unicité de la musique. Pour l’apprenti musicien de 15 ans que j’étais alors, ce fut une révélation qui changeait tout ce que j’avais appris auparavant et plaçait au premier plan des notions inédites : l’étendue de la liberté de l’interprète, le respect de l’œuvre, la quête du texte sous-jacent, caché derrière l’apparence illusoire des notes imprimées sur la partition. » Pour son label Alpha, Combet a eu la chance d’enregistrer le maître hollandais à plusieurs reprises, et pour des albums majeurs de la discographie de ce musicien de génie. Encore sous le choc de la disparition de Leonhardt, il a accepté de livrer par téléphone quelques souvenirs de cette rencontre musicalement et humainement essentielle.

Le site de L'Autre Monde, espace consacré à la culture baroque ouvert par Jean-Paul Combet, dans le VIe arrondissement de Paris

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