Si les lecteurs réseau, en particulier sans fil, offrent l’avantage de lire à distance les fichiers audio stockés sur un ordinateur, ils ne permettent pas, comme un DAC relié en USB à un ordinateur, d’avancer ou de reculer dans une même plage musicale. Les DAC sans fil, comme le modèle Audioengine D2, offrent ces deux possibilités, puisque qu’ils sont composés d’un module émetteur radio relié par USB à l’ordinateur et d’un récepteur intégrant un convertisseur numérique analogique raccordé par un cordon analogique stéréo à la chaîne Hi-Fi.

Audioengine est une société américaine qui étudie et construit des systèmes audio de prix abordables (DAC, amplificateur, enceintes, transmetteurs sans fil). Il n’en demeure pas moins que le DAC sans fil D2 proposé par ce constructeur est capable de transmettre des fichiers en 24 bit à 192 kHz (sur l'entrée S/PDIF optique), en bit-perfect s’il vous plait, et que son récepteur convertit les signaux numériques qu’il reçoit non seulement en analogique mais en signaux S/PDIF qui pourront éventuellement être décodés par un autre convertisseur. Un ensemble idéal donc pour transmettre sans fil à son installation Hi-Fi la plupart des fichiers Studio Masters proposés par Qobuz.

L'Audioengine D2 nous a été prêté par Audio In, distributeur suisse, et nous ne connaissons pas encore sa date de disponibilité en France.

Présentation

L’émetteur et le récepteur qui composent le système Audioengine D2 font appel à un même petit boîtier plutôt élégant et réalisé dans un profilé d’aluminium anodisé d’un très beau gris. Les faces avant et arrière sont en matière plastique de très bonne qualité de couleur noir satiné et au toucher très agréable. L'ensemble fait très bonne impression et met en confiance.

L’émetteur permet de brancher un ordinateur en liaison USB et une autre source en liaison S/PDIF optique, sachant qu’en présence d’un signal cette dernière devient prioritaire sur l’USB (le constructeur précise que ce signal S/PDIF doit être stéréo et que si celui-ci provient d’un lecteur de DVD ou de Blu-ray il conviendra donc de paramétrer la sortie S/PDIF de ce lecteur en stéréo). Un potentiomètre permet de régler le niveau de sortie.

Le récepteur sort bien sûr le signal stéréo sur deux prises Cinch d’excellente qualité et il permet également de récupérer au format S/PDIF optique tout signal reçu pour éventuellement le faire convertir par un DAC plus performant (on dispose ainsi d’un "bridge" sans fil).

L’appairage des deux appareils s’effectue grâce aux touches « Pair » mais celui-ci n’est pas nécessaire lorsque l’on achète un ensemble conditionné dans la même boîte car il a déjà été effectué. Cependant, comme un même émetteur peut piloter trois récepteurs, il doit effecteur un appairage avec chacun d’eux. Emetteur et récepteurs gardent alors en mémoire leur appairage.

Emetteur : l’électronique

Sur la carte émetteur, l’interface USB est assurée par un circuit intégré Texas Instruments TAS1020B qui fonctionne en mode asynchrone.

Le flux numérique issu de l’interface USB ou de l’interface S/PDIF est pris en charge par un récepteur numérique Asahi Kasei AK4117 qui le transmet au module émetteur radio qui est enfiché dans le connecteur placé en bord de carte.

La carte est gérée par un micro contrôleur Atmel et l’alimentation peut se faire depuis le port USB ou être confiée au bloc secteur externe dans le cas où seule l’interface S/PDIF serait utilisée.

Récepteur : l’électronique

Les signaux provenant du module récepteur radio sont transformés en signaux analogiques par un convertisseur numérique analogique Burr-Bown PCM1792 acceptant les signaux jusqu'à 24 bit à 192 kHz. Ils sont également pris en charge par un transmetteur d’audio numérique (Digital Audio Transmitter ou DIT) Asahi Kasei AK4103 afin d'être disponibles au format S/PDIF sur la sortie numérique optique.

Les signaux convertis par le PCM1792 passent ensuite au travers de filtres actifs réalisés avec le dernier modèle à la mode en matière d’amplificateur opérationnel, le performant LM4562 de National Semiconductor "ultra faible bruit et ultra faible distorsion". Leur commutation vers les sorties s’effectue par des relais.

La carte est gérée par un micro contrôleur Atmel et la partie alimentation génère des tensions de 5V et 3,3V pour la partie numérique et des tensions symétriques +5V et -5V pour les amplificateurs opérationnels, c’est-à-dire permettant un référencement du signal au 0V (masse), évitant ainsi l’emploi de condensateurs chimiques sur le trajet du signal audio pour bloquer une tension continue dite "point milieu" lors de l’emploi d’une tension unique.

Notons que la qualité de fabrication de ces deux cartes est excellente.

L'écoute

Par rapport aux quelques DAC à liaison sans fil que nous avons eu l'occasion d'entendre, ce système Audioengine marque assez nettement sa différence.

Déjà, il n'utilise pas de compression et les fichiers audio en Haute Définition sont restitués avec un punch et une bande passante tout à fait comparables à ceux procurés par un DAC filaire ou une lecture en réseau.

La liaison sans fil semble assez "solide" et les quelques coupures que nous avons eu à déplorer étaient très brèves. Nous nous posons cependant l'intérêt du potentiomètre de réglage sur l'émetteur car la meilleure restitution est obtenue en le réglant au maximum et il est préférable de le laisser ainsi et de régler le volume sur l'amplificateur.

Avec de l'audio en qualité CD, la restitution sonore est très bonne et il est impossible de se rendre compte que l'on est en liaison radio. Le très beau slow de R. Kelly "If I could turn back the hands of time" est restitué avec toute son émotion, avec toute la chaleur de la voix du chanteur et le lancinant accompagnement de la basse soutient efficacement la restitution. Les amateurs de grave qui "tape" n'ont donc rien à craindre.

La tonitruante Danse diabolique de Joseph Hellmesberger, en qualité Studio Masters, ne perd rien de sa richesse de couleurs et de sa dynamique "satanique" et est restituée sans accuser la moindre faiblesse.

Quant à la restitution du magnifique Concerto pour violon de Brahms, au format 24 bit à 192 kHz (raccordé en optique via un convertisseur USB S/PDIF), c'est un véritable enchantement par sa large image sonore et sa qualité de timbres, en particulier une finesse plus qu'appréciable dans la restitution de l'aigu, sublimant le chant du violon.

En conclusion cet ensemble Audioengine D2 capable de transmettre par liaison des fichiers audio en haute définition nous a convaincus par ses très bonnes prestations musicales. Même s'il est plus cher que les autres DAC sans fil limités aux fichiers numériques 16 bit à 44,1 kHz, l'Audioengine D2 leur est nettement supérieur et mérite largement d'être découvert.

Spécifications

Contact : info@audioin.ch

Manuel d'utilisation (en anglais)

Site Audioengine

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