Les opéras italiens sont toujours en grève et le mouvement prend de l’ampleur. Le maire de Venise ajoute sa voix.

Giorgio Orsoni, maire de Venise, est le dernier à avoir ajouté sa voix au mouvement de désapprobation des musiciens et employés de théâtre contre la récente réforme gouvernementale concernant la privatisation des opéras approuvée par le Président italien, Giorgio Napolitano.

Orsoni a déclaré que le décret, visant entre autres à réduire les salaires des quelques 5000 employés de 10 à 20%, risquerait de « massacrer » l’histoire du célèbre théâtre vénitien, La Fenice. La première de Don Giovanni de Mozart, qui devait être interprétée hier soir a même été annulée.

Le Ministre de la Culture et des Arts, Sandro Bondi, a jugé ces grèves « irresponsables ». Il défend cette réforme en déclarant que les réductions de salaires ne peuvent être introduites dans l’immédiat, et qu’il s’agit au moins d’une affaire d’un an tant qu'aucun accord à l’échelle nationale sur les réductions salariales n'aura été conclu.

Mais les musiciens restent dans l’offensive. Agostino Spera, tromboniste de l’Orchestre Santa Cecilia de Rome, a annoncé au quotidien italien La Repubblica, « Moi, un musicien d’orchestre touchant 2000 euros par mois, j’invite Bondi à venir voir comment on travaille… Il verra si on est privilégiés. Le gouvernement veut anéantir la qualité de la musique ».

Ces grèves touchent l’Opéra de Rome, le Théâtre San Carlo de Naples, le Festival Maggio Fiorentino, le Théâtre Regio de Turin, l’Orchestre Santa Cecilia de Rome, le Théâtre Carlo Felice de Gênes, le Théâtre Communal de Bologne et la grande Scala de Milan.

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