La violoniste Isabelle Faust jouera le Concerto pour violon n°5 de Mozart avec La Chambre Philharmonique d’Emmanuel Krivine, le 22 février à la Cité de la Musique.

Mercredi 22 février, la violoniste Isabelle Faust fait escale à la Cité de la musique pour interpréter le Concerto pour violon n°5 de Mozart aux côtés de La Chambre Philharmonique dirigée par Emmanuel Krivine. Egalement au programme de cette soirée, la Symphonie n°83 "La Poule" et la Symphonie n°82 "L'Ours" de Haydn. Un concert qui coïncidera avec la sortie du nouvel album de la violoniste allemande chez Harmonia Mundi (un disque Qobuzissime !), réunissant les concertos de Berg et Beethoven, enregistrés avec l’Orchestra Mozart de Claudio Abbado.

Née à Esslingen en 1972, Isabelle Faust perçoit la musique dans une perspective de permanente redécouverte, de vécu toujours renouvelé. A 11 ans, elle fonde un quatuor à cordes au sein duquel elle fait l'expérience de la musique comme un processus consistant à donner et à recevoir, à investir sa propre personnalité en écoutant attentivement les autres.

Si le prix qu'elle remporte à 15 ans au Concours Leopold Mozart en 1987 annonce déjà une carrière de soliste, l'empreinte laissée par le quatuor reste déterminante. Cherchant un maître qui partage ses convictions musicales, elle le trouve en la personne de Christoph Poppen, fondateur du Quatuor Cherubini dont il a été le premier violon pendant de nombreuses années. Qu'il s'agisse de sonates ou de concertos, Faust recherche toujours le dialogue et l'échange d'idées musicales. Après avoir remporté le Concours Paganini en 1993, elle se rend en France où elle prend goût à la musique de Fauré et de Debussy et se fait un nom avec ses premiers enregistrements des sonates de Bartók, Szymanowski et Janacek pendant que les principales œuvres du répertoire pour violon murissent lentement.

En 2003 paraît son premier enregistrement d'une grande œuvre romantique, le Concerto de Dvorák qu'elle avait déjà joué à l'âge de 15 ans sous la direction de Yehudi Menuhin et qui, depuis, fait partie intégrante de son répertoire.

En 2007, elle présente une version du Concerto pour violon de Beethoven qui reflète son intérêt pour la pratique historique, non pas comme principe dogmatique, mais comme source d'inspiration et comme un défi consistant à remettre en cause chaque note pour mieux en comprendre le sens.

Pour Faust, le dialogue requiert la faculté de trouver un langage commun avec chaque partenaire et la capacité de jouer un concerto de façon aussi convaincante avec un ensemble comme le Concerto Köln qu'avec un grand orchestre symphonique.

Cette ouverture d'esprit lui permettant d'accepter différentes signatures musicales fait d'Isabelle Faust l'une des interprètes d'œuvres contemporaines les plus appréciées. D’Olivier Messiaen et Werner Egk à Jörg Widmann, longue est la liste des compositeurs dont elle a interprété des œuvres en création mondiale. Son engagement passionné pour la musique contemporaine est remarquable : György Ligeti, Morton Feldman, Luigi Nono, Giacinto Scelsi, ou encore André Jolivet dont elle a interprété le Concerto pour violon, une œuvre tombée dans l'oubli. En 2009, elle joue pour la première fois des compositions de Thomas Larcher et Michael Jarrell qui lui sont dédiées.

Ses enregistrements pour Harmonia Mundi avec son partenaire au piano Alexander Melnikov, illustrent les différentes facettes de son répertoire de musique de chambre, avec par exemple des œuvres de Johannes Brahms jouées sur instruments d’époque. En 2009 suit l'intégrale des sonates de Beethoven.

De plus en plus nombreux sont les orchestres et chefs qui ont su apprécier le talent d'Isabelle Faust au cours des dernières années : Claudio Abbado, Giovanni Antonini, Jirí Belohlávek, Charles Dutoit, Daniel Harding, Heinz Holliger, Marek Janowski, Mariss Jansons, le Münchner Philharmoniker, l'Orchestre de Paris, le Boston Symphony Orchestra, le BBC Symphony Orchestra et le Mahler Chamber Orchestra ne sont que quelques exemples de ces partenariats artistiques si fructueux.

En 2009, Faust a été soliste du Berliner Philharmoniker. Tous ces orchestres ont fait la connaissance d'une artiste dont le travail n'est pas centré sur le jeu du violon proprement dit, mais sur la réflexion et le vécu musical. Elle joue le Stradivarius dit "la Belle au bois dormant" de 1704 gracieusement mis à sa disposition par la L-Bank Baden-Württemberg.

Le site de la Cité de la Musique