S'il est vrai que les "gros" casques supra et circum-auriculaires bénéficient d'une belle vogue depuis quelques années (Fashion-Style), les modèles intra-auriculaires ont toujours continué à ravir le cœur du public.
Légers, discrets, seyants avec n'importe quelle forme de visage et avec les coupes de cheveux les plus hirsutes, ils offrent une excellente alternative aux gros étaux audio qui emprisonnent la boite crânienne. A l'instar des supras et des circums, les intras n'en finissent pas de progresser techniquement, surtout dans le caste des modèles Premium, sur laquelle Qobuz Hi-Fi braque ses projecteurs étincelants.
Sony et l'audio High-End : de la suite dans les idées !
La série XBA n'est pas une nouvelle venue chez Sony, mais disons qu'elle connaît un regain d'intérêt avec la promotion du concept Sony Hi-Res qui devient le porte-étendard du mouvement de libération du 24-bit audio dans le grand public (nos Studio Masters chéris).
Grâce à l'opération de communication et de promotion orchestrée autour du logo et de sa signification, Sony est en mesure d'être largement pris au sérieux en raison du nombre de produits estampillés Hi-Res qu'il propose : baladeurs (test F886 ici), DAC / ampli-DAC, serveurs, casques à la pelle, amplis Home Cinéma, etc.
Conception : une enceinte 3-voies dans chaque conduit auditif !
Ce qui nous botte la boite à neurones avec le XBA-H3 n'est autre que son architecture assez étonnante. Comme le visuel ci-dessous le met en exergue (un schéma vaut mieux qu'un long discours...), cet intra intègre de manière ingénieuse un woofer de 1,6 cm de diamètre surplombé par deux transducteurs : un full range et un super-tweeter que Sony appelle HD car sa réponse en fréquence s'étend jusqu'à 40.000 Hz.
On se retrouve donc avec un embout enfourné dans notre conduit auditif auquel est arrimé une véritable enceinte 3-voies, avec, en quelque sorte, un caisson de grave en sus signifié par le woofer doté d'une évent qui affirme le mouvement du diaphragme. Sur la papier, nous aimons cette architecture. Elle est également remarquable par la qualité des embouts en silicone qui, en plus d'être non irritants, isolent assez efficacement des sons incidents.
Sur le terrain : un régal, mais un grave en brin en retrait
Afin de tester au mieux ce modèle, nous sommes partis en vadrouille en sa compagnie en Asie pendant 2 semaines (voyage de presse). Du coup, la configuration était idéale : baladeur Astell&Kern AK120 chargé de musique en qualité CD 16-Bit/44,1 kHz et 24-bit audio (nos Studio Masters, de 44,1 kHz à 192 kHz selon les œuvres), 13 heures d'avion, la folie des rue animées de Shanghai, le calme des temples, le silence des nuits aux abords du "Bund by night" (le fleuve).
Nous avons chargé la cale de l'Astell&Kern de tous types de musique dont les masters audio sont connus de nos techniciens et de nos journalistes : Thriller de Michael Jackson, Nina Savary (Adoro), Jean-Philippe Scali (Autoportrait d'un chat sauvage), Bill Frisel (858-3), London Grammar, Daft Punk, etc.
Pour débuter, sachez que ces intras sont confortables. Pas de sensation d'agression du conduit auditif, pas de sensation d'appui exagéré sur la mobilité du tympan, et pourtant, une fois positionnés, ils isolent correctement l'auditeur des bruits externes. Il ne s'agit pas d'un "anti-bruits" au sens connu du concept, mais d'une isolation acceptable. Ce qui ressort de l'écoute, ce sont des points forts réjouissants, et quelque zones d'ombre modérées.
- L'aération du message est assez surprenante en soi pour un modèle hybride de type clos. Nos écoutes avec des œuvres de l'étoffe de Carmina Burana n'ont laissé aucune place au doute à ce sujet. La scène sonore est ouverte, habitée à l'envi par des détails sur les deux voies. A dire vrai, on en oublierait presque qu'on a affaire à des intras...
- La dynamique générale est l'autre grand point fort de l'affaire. Le H3 encaisse, et encaisse très bien même les "écarts" entre les pianissimo et les fortissimo. Plus fort encore, il peut assurer un niveau sonore élevé sans distordre à s'en faire saigner les tympans (et sensibilité de 107 dB/mW). Attention donc aux écoutes à haut volume, car il en est capable le bougre !
- La texture sonore est en fait tout en retenue . On sent que Sony a bossé sur l'équilibre de la chose, ne souhaitant pas de sonorité clinquante, misant plutôt sur une retranscription assez sobre, faite de subtilités (détails) et pas agressive pour deux sous (à moins que la source audio le soit). Le H3 s'est senti très à l'aise avec la musique classique, le jazz et la pop.
- Le rendu de l'aigu, fruit du super tweeter, s'écoute avec joie, parvenant à retranscrire certains sons sans sibilance (sans accrocher), avec une sensation immédiate de qualité "Hi-Fi".
- Le rendu du grave, tout en étant solide, n'est pas assez "étendu" ni assez appuyé selon nous. On sent qu'il manque quelque chose lors des attaques de certaines lignes de basse ou du ronronnement des synthés. Il ne s'agit pas d'un "défaut" rédhibitoire, mais d'un constat. Donc, petit déséquilibre de ce côté-là. Certains systèmes ont des limites comparés aux "gros casques".
- Le rendu des voix est très bon, avec cependant une petite retenue, un soupçon de manque de chaleur et de générosité (ils cherchent vraiment la petite bête chez Qobuz Hi-Fi !).
En clair, sans décodeur, excepté les points discutables soulignés lors de ce test, le XBA-H3 est un sacré effort de la part de Sony dans l'univers des intra-auriculaires haut de gamme pensés par les sources standard et Hi-Res 24-bit. Le modèle testé est confort, très puissant, aéré au niveau de la scène sonore, dynamique et relativement sobre dans sa retranscription toujours fouillée.
Caractéristiques :
Modèle intra-auriculaire hybride 3-voies
- Woofer, Full range + super tweeter
- Sensibilité : 107 dB/mW
- Impédance : 40 ohms
- Réponse en fréquence : 3 à 40.000 Hz
- 2 câbles livrés, dont modèle téléphone
- Poids : 10 gr
- Prix : 299 Euros
www.sony.fr
PP Garcia pour Qobuz
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