Un peu plus qu'une symphonie chorale, un peu moins qu'un opéra, la Damnation de Faust de Berlioz - considérée comme une "légende dramatique" par son compositeur - provoque grattements de têtes et questionnement chez les programmateurs des orchestres autant que les directeurs d'opéras. Pas de vrais dialogues, pas vraiment d' "action" telle qu'on l'attend d'un ouvrage lyrique, Berlioz a plutôt choisi d'illustrer certaines scènes saillantes d'après Goethe, au même titre, dans une certaine mesure, que Messiaen a mis en musique les "scènes franciscaines" des Fioretti dans son Saint François d'Assise . Et le parallèle ne s'arrête pas là puisque dans les deux œuvres, le chœur est suffisamment étoffé pour devenir un véritable personnage à part entière.
L'Orchestre philharmonique de Berlin, selon le chef, joue Berlioz de manières radicalement différentes, voire divergentes - opposées, même - ; écoutez par exemple les interprétations archivées de la Symphonie fantastique par Herbert Blomstedt en 2014, Abbado en 2013 (son ultime concert avec les Berlinois), Nézet-Seguin en 2010, Rattle en 2009, le même Rattle beaucoup plus chevelu et pas encore Chef principal en 1993... Petit cocorico pour le direct du samedi 11 avril , l'un des chanteurs pour cette Damnation sera le très français Ludovic Tézier dans le rôle de Méphistophélès. C'est que le Philharmonique de Berlin est hélas plus que chiche en termes d'artistes hexagonaux...
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