Le compositeur allemand Detlev Glanert (* 1960) nous propose ici son Theatrum Bestiarum de 2005, qui préfigure des moments symphoniques de son opéra Caligula, d'après l'œuvre éponyme de Camus : orchestre somptueux directement hérité de Ravel, Mahler, Hindemith et de son propre maître Hans Werner Henze. A retrouver dans les [archives de la Salle de concerts numérique du Philharmonique de Berlin->http://www.digitalconcerthall.com/en/concert/play/1633-2]

Le 04 octobre 2008, Semyon Bychkov donnait avec le Philharmonique de Berlin une œuvre contemporaine qui lui est chère : Theatrum bestiarum de Detlev Glanert, écrit en 2005. Il s'agit de moments symphoniques de l'opéra Caligula , en cours d'achèvement à cette époque. On est loin ici de l'avant-garde issue de l'âpre terreau de Donaueschingen, Freiburg ou Darmstadt. Oui, Glanert a étudié avec Henze, mais en ne refusant en rien les héritages plus anciens que sont ceux de Ravel - très présent dans Theatrum bestiarum -, Hindemith ou même Mahler et Strauss si l'on considère l'invraisemblable débauche orchestrale que déploie le compositeur. Rien d'étonnant que l'ouvrage connut un succès retentissant, en particulier auprès du public berlinois lors de ce concert de 2008, dûment capté et inscrit dans les archives de la Salle de concerts numérique du Philharmonique de Berlin.

Detlev Glanert (DR)
Theatrum bestiarum évoque, musicalement, les derniers jours de l'empereur romain Caligula, tel que décrit dans la pièce d'Albert Camus. Bien sur, l'auditeur peut s'intéresser au sujet et s'évertuer à chercher des correspondances entre la musique et l'objet ; il peut également s'en préoccuper comme d'une guigne et goûter l'œuvre telle qu'elle se présente, sans aucun argument. Car la partition, quasiment héritière de Salome ou Elektra, déborde de vitalité, de couleurs orchestrales, de rythmes classiques - la valse, en particulier, d'où l'évident lien avec Ravel et sa propre Valse, tout aussi délirante dans les excès -, d'harmonies tout aussi classiques quand bien même dans un langage contemporain. Glanert souhaite " jeter un regard dans le fond de l'âme d'un monstre - ce que deviennent parfois les humains ", dans un enchaînement "sombre et sauvage de chants et de danses pour orchestre, où l'auditeur assiste à la dissection d'un homme devenu bestial... Dans Theatrum bestiarum je visite un zoo d'humains. " Nous vous invitons à ce petit tour dans un impressionnant et somptueux zoo orchestral.

La semaine prochaine, retour du direct : le Philharmonique de Berlin, en résidence à Baden-Baden, nous offrira Manon Lecaut de Puccini, mise en scène de Richard Eyre.

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