Les heureux abonnés à la Salle de concert numérique du Philharmonique de Berlin vont pouvoir se venger du temps de gueux qui règne actuellement sur la France, ce samedi 25 mai. En lieu et place de barbecue, ils dégusteront une somptueuse double brochette à la berlinoise. En entrée, en direct à 16h, on nous propose des ?uvres de Tallis, Mozart, Bach et Barber jouées exclusivement par les cordes... mais pas n'importe quelles cordes : seulement les Stradivari de l'Orchestre Philharmonique de Berlin ! Tous les Violons, altos et violoncelles de ce singulier ensemble sont en effet exclusivement sortis du célèbre atelier de Crémone, seule la contrebasse est "rapportée" (il ne reste aucun tel instrument signé Stradivari, même s'il semble en avoir fabriqué). Les amateurs de belles cordes seront ravis.
Après le concert Strad', quelques instants de repos, et à 20h c'est le plat de résistance : le concert du Philharmonique de Berlin dirigé par le grand vieux routard Herbert Blomstedt, qui nous passe la quatrième ! Quatrième de Beethoven d'abord, de loin la plus négligée des grandes symphonies du génial sourd - sans doute la présence oppressante de l'Eroïca deux ans auparavant et celle de la Cinquième, deux ans plus tard, aura-t-elle eu raison de cet ouvrage moins révolutionnaire certes, mais d'une invention orchestrale toujours phénoménale.
Quatrième symphonie de Carl Nielsen ensuite, dite "Inextinguible". En l'occurrence, le titre - donné par Nielse lui-même - n'est pas une quelconque fanfaronade nombriliste quant à l'éternelle grandeur de son ?uvre ; le compositeur souhaite surtout souligner l'inextinguible volonté de vivre, voire de survivre puisqu'elle a été écrite en 1916. C'est là un des chefs-d'?uvre symphoniques les plus négligés des orchestres de par le monde, hormis assurément dans les pays nordiques qui savent rendre hommage à leurs enfants. Blomstedt, né de parents suédois et grand défenseur du répertoire scandinave, signera là sans doute une interprétation des plus abouties. Pour mémoire, le chef a fait ses débuts au Philharmonique de Berlin en 1976.
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