En janvier, l’Opéra de Dijon présente une nouvelle production de Katia Kabanova de Janacek, dans une mise en scène signée Laurent Joyeux avec Stefan Veselka à la baguette.

Les 20, 22 et 24 janvier 2015 à 20h, Katia Kabanova du compositeur tchèque Janacek s'installera à l’Opéra de Dijon. Créé à Brno le 23 novembre 1921, ce grand opéra peu joué sera mis en scène ici par Laurent Joyeux.

Katia Kabanova de Janacek, dont le livret, écrit justement par Janacek et Cervinka, s’inspire de la pièce L’Orage, écrite par Ostrovski en 1859. Une œuvre à l’origine axée autour de questions politiques et sociales, mais que Janacek a choisi d’orienter, pour son adaptation à l'opéra, vers un personnage unique, mettant de côté les conditions extérieures pour se concentrer sur le drame individuel et la psychologie, comme tant d’autres écrivains russes (Dostoïevski, Tolstoï…).

Ce changement de titre est assez significatif de l’intention du compositeur de déplacer le sens de la pièce vers des états d’âme, des émotions humaines face à la solitude et à la situation conjugale notamment. Il n’en reste pas moins que les éléments extérieurs, fatidiques et incontrôlables comme dans les pièces de la tragédie grecque, concourent à une fin funeste inévitable. Plus de 90 ans après sa création, l’opéra en trois actes est présenté à l’Opéra de Dijon, après avoir été joué au Teatro Real de Madrid en 2008 et à l’Opéra de Vienne en 2011.

L’histoire commence au XIXe siècle, non loin de la Volga en Russie, dans une allée de peupliers où Katia Kabanova erre, luttant face à la solitude. Le décalage entre la petite Katia et les hauts peupliers rappelle la faiblesse de l’être humain face à la nature, puissante et imprévisible. Katia est même si fragile « qu’une brise la disperserait ». Éprise de son mari Tichon, la jeune femme étouffe sous l’autorité de sa belle-mère Kabanicha, au caractère haineux et insensible. Mais Tichon part pour quelques jours, permettant involontairement le rapprochement de sa femme avec Boris une nuit d’été, le neveu d’un riche marchand d’or, secrètement amoureux d’elle. Katia se laisse séduire, mais est rapidement rongée par le remords et se trouve dans l’impossibilité morale de vivre dans cette situation d’adultère. Lorsque son mari Tichon revient, Katia arrive au sommet de la culpabilité sans parvenir pour autant à revenir auprès de son mari et surtout auprès de la tyrannique belle-mère. Puis un concours de circonstances va aboutir à une rencontre surprenante entre les quatre protagonistes va bouleverser le cours des événements, jusqu’à une fin tragique.

Katia Kabanova - © Gilles Abegg/Opéra de Dijon

Les décors, principalement naturels, créent une atmosphère plus ou moins bucolique qui contraste avec le tourment du personnage principal. Des grands saules, de l’eau, un orage, face à la solitude, au remords, au désespoir. Les costumes, pleins d’élégance, évoquent ceux qui habilleront les années 1950, rappelant des hommes et des femmes toujours captifs de la société et des conventions sociales.

Stefan Veselka - © Stefan Veselka

Dans le cadre de la saison tchèque de l’Opéra de Dijon, le metteur en scène Laurent Joyeux et le directeur artistique Stefan Veselka dirigent cette nouvelle production, avec, dans le rôle-titre, la soprano Andrea Dankova qui est entourée d'Alexey Kosarev (Boris), Albert Bonnema (Tichon) et Katja Starke (Kabanicha).

Veselka est chef principal de l’orchestre symphonique de Münster depuis 2014 après avoir dirigé de nombreux opéras : Don Giovanni, Werther, Manon, dans plusieurs villes comme Amsterdam, Berlin, Stuttgart etc.

Nommé directeur général et artistique de l’Opéra de Dijon par François Rebsamen en 2007, Laurent Joyeux avait déjà signé la mise en scène du Ring de Wagner en 2013 avant de se pencher sur cette Katia Kabanova de Janacek. Joyeux et Veselka sont accompagnés pour cette nouvelle production par les Czech Virtuosi et par le chœur de l’Opéra de Dijon.

Site de l’Opéra de Dijon

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