Un piano ou un ordinateur portable. Du baroque ou de l'electro. Du contemporain ou du jazz, Francesco Tristano Schlimé passe d'un genre à l'autre, d'un instrument à l'autre, sans l'embryon d'un doute, sans le tremblement d'un tâtonneur… Vendredi 18 avril, le jeune pianiste offrira au public de la salle Cortot à Paris, un récital offrant justement l'étendue de son art.
Lors de ce concert, Schlimé jouera sa propre musique (Hello Remake) mais aussi celle d'un des papes de la techno de Détroit, Carl Craig (Technology), une pièce de Justin Messina (Astoria Remix) et enfin du Stravinski (Tango et Trois mouvements de Petrouchka).
Francesco Tristano Schlimé continue de s'affirmer comme l'étoile montante du piano contemporain. Ce Luxembourgeois de mère italienne, installé à Barcelone depuis 2003, poursuit son ascension sans trancher entre les genres, les styles et les siècles. Mais point d'effets de manches ou de poudre aux yeux dans cette démarche. Juste le discours sensé d'un musicien compositeur tissant avec aisance une toile quasi logique entre Luciano Berio et Girolamo Frescobaldi, Derrick May et Jean-Sébastien Bach.
Côté enregistrement, Schlimé a publié l'an passé l'ambitieux Not For Piano sur InFiné, le label fondé par Agoria, coqueluche de la techno « made in France »; Agoria que Laurent Garnier présente comme son digne successeur. Géniale alchimie entre improvisation jazz, couleurs classiques et thèmes techno, Not For Piano réunit dix pièces produites par le pape de l'electro mexicaine, Murcof, avec des versions de Strings Of Life de Derrick May, Andover d'Autechre et The Bells de Jeff Mills.
En 2007 toujours, Francesco Tristano Schlimé était aussi revenu à la case baroque avec la publication d'un superbe DualDisc baptisé Frescobaldi Dialogues pour le label Sisyphe (Abeille Musique), album de piano classique entièrement consacré à Girolamo Frescobaldi. Fin 2006, la profondeur des liens unissants les Toccatas de ce compositeur du XVIIe et le jeune pianiste sauta au visage du public de la Scène Bastille venu assister à son récital. Sur scène, le pianiste enchaîne, au propre comme au figuré, Bach, Berio (Téléchargez l'album Luciano Berio par Francesco Tristano Schlimé), Frescobaldi et ses propres compositions. C'est à chaque fois l'occasion de constater comment Francesco Tristano Schlimé façonne sa tapisserie musicale plurielle.