Le Los Angeles Philharmonic jettera l'ancre à Pleyel du 4 au 8 novembre pour une intégrale des symphonies de Sibelius dirigée par Esa-Pekka Salonen.

Du 4 au 8 novembre, la salle Pleyel accueillera le Los Angeles Philharmonic avec à sa tête Esa-Pekka Salonen. Lors de quatre concerts, le chef finlandais dirigera l'intégrale des sept symphonies de Sibelius :

• 4 novembre: La Fille de Pohjola, le Symphonie n°3 et la Symphonie n°1 de Sibelius.

• 5 novembre (avec le ténor Ben Heppner): la Symphonie n°6, les Sept Chants (orchestration John Estacio) et la Symphonie n°5 de Sibelius.

• 6 novembre (avec les sopranos Anu Komsi et Cyndia Sieden): Le Retour de Lemminkainen, la Symphonie n°2 et Wing On Wing de Salonen lui-même.

• 8 novembre: la Symphonie n°4 et la Symphonie n°7 de Sibelius et la création de Radical Light de Steven Stucky.

Créateur d’extraordinaires architectures, Sibelius (1865-1957) a introduit son pays, la Finlande, dans le concert musical européen. Avec celles de Mahler, ses sept symphonies forment le sommet du genre dans la première moitié du XXe siècle.

Les entendre d’affilée avec quelques-uns de ses poèmes symphoniques est un événement. La Première en mi mineur (1899) relève d’un romantisme plutôt individuel et légendaire, la Deuxième en ré majeur (1902), d’un romantisme plutôt collectif et national. «De toutes les grandes œuvres du répertoire, aucune n’est mieux calculée pour enflammer un auditoire», écrivait Walter Legge en 1935 après une exécution dirigée par Serge Koussevitzky.

Concise, énergique, allégée, la Troisième en ut majeur (1907) retrouve la vigueur athlétique de Haydn et Beethoven. Nouveau contraste avec l’ascétique Quatrième en la mineur (1911), que d’aucuns à l’époque qualifièrent de «musique cubiste», de «musique du XXIe siècle».

Dans sa version définitive (1919), la Cinquième en mi bémol majeur est la plus immédiatement populaire des cinq dernières, celle dont l’ascendance beethovénienne est la plus perceptible. La Sixième (1923), officiellement en ré mineur, explore les rapports entre tonalité et modalité. «Tandis que d’autres compositeurs vous offrent toutes sortes de cocktails, je vous sers quant à moi une eau froide et pure» (Sibelius à un éditeur).

La Septième en ut majeur (1924), la plus brève (un peu plus de vingt minutes), est en un seul mouvement. Remarquable est son contrôle simultané de plusieurs tempos différents. Il s’agit de la seule partition à laquelle puisse s’appliquer la fameuse phrase de Schönberg : « Il reste beaucoup de chefs-d'œuvre à écrire en ut majeur. »