Comédie-ballet en 4 actes, représentée par l’Académie royale de musique en l’an 1704, Le Carnaval et la Folie, d’André Cardinal Destouches s’installera à l’ Opéra Comique à Paris les 1er et 2 février.
Le Carnaval aime la Folie, fille de Plutus et de la Jeunesse. Folie elle, «change par caprice». Momus, chassé par les dieux, s’en mêle. Drame, divertissement, tempête, rebondissement, coup de théâtre… Pour Jacques Osinski qui signe la mise en scène de cette production, «la Folie apparaît comme une adolescente d’aujourd’hui, personnage tout en contradiction, en révolte contre ses parents. En un opéra, elle passe de l’enfance à l’âge adulte. Derrière son masque grotesque, le Carnaval est, lui aussi, bien plus qu’un cliché : un personnage (et la musique le souligne) qui a sa part de mélancolie. Momus est tout en légèreté et vivacité. Personnages, décors et lumières, tout dans cette Folie nous entraîne dans un univers onirique où la folie est douce et l’amour léger ».
Après Callirhoé, Hervé Niquet poursuit la redécouverte de Destouches avec une œuvre haute en couleur, d’une rhétorique et d’un geste musical dignes du génie de ce compositeur-aventurier admiré partout en Europe en son temps.
Comme les compositeurs de l’époque baroque dont il côtoie les œuvres, Hervé Niquet est un musicien complet. Outre le clavecin, l’orgue et la composition, il étudie également l’art lyrique. Il s’oriente très tôt vers la direction de chœur et la direction d’orchestre et, en 1980, il est nommé chef de chant à l’Opéra national de Paris. En 1987 il fonde Le Concert Spirituel afin de faire revivre le répertoire du « grand motet français », et ranime ainsi l’une des plus célèbres institutions musicales du XVIIIe siècle.
Très vite il s’impose comme un des meilleurs spécialistes du répertoire baroque français — ses enregistrements de Lully, Rameau, Campra, Gilles font référence — et poursuit son travail de redécouverte des compositeurs majeurs de cette époque. C’est dans ce même esprit qu’il crée en 2002 à Montréal La Nouvele Sinfonie, orchestre canadien de quarante musiciens, dont la vocation est de défendre la musique baroque française en Amérique du Nord. Soutenu dès l’origine par la Fondation BNP Paribas, le travail de cette formation a été récompensé par le Prix AFAA en 2003. En 2004, Hervé Niquet a été nommé chef et directeur artistique de la « Beethoven Académie » à Anvers.
Régulièrement invité par d’autres formations tant en France qu’à l’étranger, Hervé Niquet élargit considérablement son répertoire. Pour lui, une filiation profonde se manifeste tout au long de l’histoire du répertoire français : de Charpentier à Chabrier, en passant par Destouches et Gounod, Niquet rend donc hommage à cet « esprit français » où, sous la légèreté et l’élégance de la forme, le savoir-faire et la rigueur de la composition servent l’audace créatrice.
Avec le même talent qu’on lui reconnaît dans son répertoire de prédilection, il dirige la Symphonie fantastique, la Messe solennelle de Berlioz, la Symphonie en ré mineur de César Franck, la Symphonie en ut de Paul Dukas ; avec l’Orchestre de la Beethoven Academie, il interprète des œuvres de Gounod, Chabrier et Ambroise Thomas ; à la tête de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, il enregistre des œuvres de Chabrier (Naxos) ; au Japon, il joue Canteloube ; et chaque fois qu’il le peut Mozart, Haydn, Schubert ou Mendelssohn.
Hervé Niquet consacre une grande partie de sa carrière au répertoire lyrique, comme au Canada avec la compagnie Opéra Atelier. Les opéras de Rameau, Clérambault, Boismortier, Charpentier, Lully, mais aussi de Monteverdi, Purcell, Haydn, Haendel ou Rossini sont inscrits à ses programmes.
Parmi ses nombreuse productions en 2006 et 2007, Hervé Niquet dirige Mahler au Japon, Saint-Saëns à Cracovie, Dauvergne, Rebel, Rameau, Rigel à Zagreb, Callirhoé de Destouches à l’Arsenal de Metz et à l’Opéra de Montpellier, Proserpine de Lully à la Cité de la musique et au Château de Versailles, Sémélé de Marin Marais au Festival de Beaune, au Festival de Radio France et de Montpellier, au Théâtre des Champs-Élysées et à l'Opéra de Montpellier et Don Giovanni de Mozart au Festival et à l'Opéra de Montpellier.
En parallèle de ces productions, Niquet crée un grand chœur symphonique régional en Languedoc-Roussillon. Il poursuit sa collaboration avec le chorégraphe et metteur en scène belge Wayn Traub au Théâtre de la Ville et au Festival des Flandres, avec la Maîtrise de Radio France dans des programmes alliant musique baroque et créations contemporaines à Paris. Il dirige Mendelssohn, Mozart, Mehul, Halévy et Gounod à la tête de l'Orchestre national de Montpellier, Mozart avec l'Orchestre national des Pays de Loire, et Paul et Virginie de Lesueur à la tête de l'Orchestre philarmonique de Radio France.
Il donne la Création et la Nelson Messe de Haydn à la tête du Sinfonia Varsovia au Festival de l’Epau, des œuvres de Varnet, Gounod, Offenbach et Ambroise Thomas avec l’Orchestre Poitou-Charentes. Il dirige le Concert du Nouvel An à la Philharmonie de Berlin avec le Messie de Haendel à la tête du RIAS Kammerkor et de l’Akademie für Alte Musik Berlin.
Durant la saison 2007-08, il dirige la Messe en si de Bach salle Pleyel et à l'Opéra de Montpellier avec le Concert Spirituel, Flûte Enchantée de Mozart, Orphée aux Enfers d'Offenbach à la tête de l'Orchestre national de Montpellier.
La saison suivante, il dirigera notamment La Belle Hélène d'Offenbach à l'Opéra de Nantes et d'Angers, King Arthur de Purcell au Théâtre des Champs-ÉlyséÀes et à l'Opéra de Montpellier et le Requiem de Mozart Salle Pleyel et à l'Arsenal de Metz.