Série d'hommage pour le centenaire de la naissance du compositeur, dans le monde et en France : du piano solo des "Oiseaux exotiques" à l'opéra "Saint François D'Assise"...

Un anniversaire de plus ? Le centenaire de la naissance d'Olivier Messiaen (1908-1992) est évidemment l'occasion, pour l'institution, d'aligner des chiffres : quelque 600 concerts recensés dans le monde - mais combien lui seront entièrement dévolus ? -, dont, rien que pour la France, 175, 77 au Royaume-Uni et 67 pour l'Allemagne. Mais quid de sa musique, de cette poétique du merveilleux, née à la confluence de Debussy et Varèse, de cette utopie esthétique à vouloir combiner rythme, couleur et ornithologie ? Il est aisé d'établir un catalogue des oeuvres toujours présentes au concert comme au disque, du sombre et fauréen Quatuor pour la fin du temps écrit alors que le compositeur était prisonnier de guerre en Allemagne, à l'architecture psychédélique Des Canyons aux étoiles... des années 1970 (qui a autant influencé le courant spectral que le rock anglais, dont Pink Floyd), en passant par le piano solo - des Vingt Regards au Catalogue d'Oiseaux) et l'opéra Saint François d'Assise. Pour l'heure, le parcours « Bruckner/ Messiaen » de la Cité de la musique, à Paris, est vivement conseillé, ainsi que Les Oiseaux exotiques donnés à la fois à Gennevilliers, Cannes et au duché du Luxembourg, et il faut saluer le bel hommage que l'Orchestre philharmonique de Radio France lui consacre, emportant dans ses bagages l'essentiel de son oeuvre symphonique, du Printemps des arts de Monte-Carlo aux Proms de Londres, jusqu'au Festival Messiaen au pays de la Meije. En revanche, hélas, il faudra aller jusqu'à Amsterdam pour assister à la première d'une nouvelle production de Saint François (P. Audi et I. Metzmacher, du 1er au 29 juin), ou attendre les 11 et 12 décembre, pour qu'à Varsovie, P. Strosser et D. Kawka signent, eux aussi (!), une nouvelle production de cet ouvrage majeur du xxe siècle.