1,27 million d'euros ! C’est le montant total de la grande vente aux enchères de souvenirs de Jacques Brel qui s’est déroulée le 8 octobre chez Sotheby’s à Paris.

Le manuscrit de la chanson Amsterdam, clou de la vente de souvenirs de Jacques Brel mercredi chez Sotheby's à Paris, est parti à près de 110.000 euros (90.000 euros hors frais) alors que se sont dispersés, à des prix soutenus, manuscrits, guitares et autres souvenirs du chanteur disparu il y a 30 ans.

Selon l’AFP, le montant total de la vente qui proposait 95 lots (manuscrits de paroles de chansons, disques, photographies, guitares, enregistrements, affiches, etc.) s'est élevé à 1,27 million d'euros (avec les frais), contre une estimation initiale de 340.000 à 470.000 euros.

Le clou des enchères, un cahier à spirales contenant les paroles manuscrites de la chanson Amsterdam, a été achetée au téléphone 108.750 euros (avec les frais) par un collectionneur belge, doublant son estimation initiale.

Dans une salle comble où avaient pris place plus de 200 personnes, dont de nombreux curieux et fans de Jacques Brel, souvent âgés, les manuscrits des chansons les plus célèbres se sont âprement disputés.

Le cahier portant les paroles, écrites à la main, de Mathilde, a presque quintuplé son estimation de départ à 72.550 euros, La Chanson de Jacky à 31.950 euros, Au suivant à 18.750 euros.

Le manuscrit de la comédie musicale L'Homme de la Mancha a été préempté par la Bibliothèque Nationale de France, à 23.550 euros.

Une guitare utilisée par Jacques Brel à ses débuts a été préemptée par la Cité de la Musique à 18.750 euros. Un galeriste de Paris, Jacques de Vos, « Belge et ayant connu Brel », aurait voulu avoir les trois guitares mises en vente. Il est reparti avec une (7.500 euros), qu'il veut exposer en Belgique au jour anniversaire du dernier concert de Brel à l'Olympia (le 1er novembre 1966).

Des représentants de la Mairie de Paris étaient également présents pour acheter des disques pour la médiathèque de la ville et des affiches des Trois Baudets, théâtre parisien où Jacques Brel a fait ses débuts et qui rouvre au printemps prochain.

La vente, issue d'une collection particulière, a été dénoncée par la veuve du chanteur, Thérèse, dite « Miche ». Selon France Info, « Miche » avait proposé avant la vente 175.000 euros pour racheter la collection. « C'est un patrimoine, on ne vend pas ça. C'est dommage et un peu honteux », a indiqué la veuve de Brel sur la radio.

Avant la vente, John Vollebregt, historien d'art venu d'Amsterdam qui fait un pèlerinage à Paris tous les 9 octobre (jour de la mort de Brel) craignait que « tout soit trop cher pour (lui) », disait-il à l'AFP, tout comme Stéphane Hauchemaille, un quadragénaire de Paris, qui voulait « bien acheter ». « Mais à mon avis tout cela sera bien au dessus de mes moyens », soupirait-il.

Anne Evrard, une quadragénaire venue spécialement d'Amiens, faisait part de sentiments partagés, trouvant la vente à la fois « émouvante et honteuse. Cela ne correspond pas du tout au personnage de Brel, j'aurais voulu que tout cela aille à la fondation Jacques Brel », ajoutait-elle.