Cuisine et musique font bon ménage cette semaine, car Qobuz vous a mitonné quatre plats aux petits oignons.

Par ici la bonne soupe à travers quelques incursions discographiques, idéales, gastronomiques et musicales dans la malle aux trésors de votre disquaire favori. À tout seigneur…

Dans sa cantate Kaffeekantate, dite « du café », Jean-Sébastien Bach est allé aussi près que possible d’un petit opéra-bouffe qui, comme son nom ne l’indique pas, n’a rien à voir avec la bouffe mais, en l’occurrence, à l’addiction caféinée d’une jeune femme libre de corps et d’esprit.

Le digne Kantor s’y montre aussi enjoué qu’un Rossini, loin de l’image d'un docte birbe contra-puntiste qu’on aime à lui coller. Certes, il déroule un somptueux tapis contrapuntique mais dans la farce ! Nous avons sélectionné l’enregistrement réalisé sous la baguette de Helmut Rilling, avec Thomas Quasthoff dans le rôle du vieux chnoque et la mutine Christine Shaefer dans celui de Lisette qui se moque de son père, des conventions sociales, de tout et de tout le monde hormis son cher café.

Non moins farceur est le petit chef-d’œuvre de Martinů, La Revue de cuisine, un ballet-jazz de 1927 duquel le compositeur a tiré une truculente suite instrumentale. On n’y mange pas, certes, mais on y voit mis en scène quelques ustensiles indispensables à la bonne cuisine : casserole, couvercle, torchon, fouet à blancs d’œuf… Et une superbe interprétation de Christopher Hogwood qui, loin de se laisser enfermer dans le baroque, nous démontre ici qu’il s’y connaît tout autant dans le jazz, le modernisme, la raillerie. Idéalement discographique !

La Bonne cuisine, c’est précisément ce qu’a mis en musique l’encore jeune mais déjà star Leonard Bernstein en mettant en musique quatre recettes classiques françaises ; et comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, le cuisinier de l’enregistrement idéal que nous avons choisi n’est autre que le maestro lui-même au piano, avec sa complice préférée Jennie Tourel.

Et pour finir en beauté ce tour de musique gastronomique, n’oublions pas le très troublant Erik Satie qui, dans ses Trois morceaux en forme de poire, non seulement n’écrit pas trois morceaux mais sept, tandis que la poire en question n’existe que dans le titre… Sans doute le plus touchant et sincère enregistrement est celui réalisé par rien moins que Francis Poulenc et Jacques Février au piano : les deux complices ont compris que, outre le titre facétieux, tout le reste de l’œuvre est d’un parfait sérieux. Sans doute est-ce là l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’inclassable Satie.

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