The Weeknd, la science et la fiction

Sur la pochette de Dawn FM, Abel Makkonen Tesfaye alias The Weeknd apparaît vieilli, entre sagesse et inquiétude. On ne saurait dire s’il est un homme âgé vivant à notre époque ou si ce cliché provient en fait du futur. Et à l’écoute de ce cinquième album, l’énigme demeure. Voilà peut-être le principe même du rétrofuturisme, que le Canadien embrasse à bras ouverts, plus clairement encore depuis son album Starboy.

Conçu comme une suite au précédent, After Hours, il explore donc plus profondément les sonorités synthétiques, souvent sans concession comme avec Take My Breath, sur lequel l’influence de Daft Punk semble évidente. Nul doute que leur travail sur la bande-originale de Tron : L’Héritage en 2010 a trouvé ici un superbe écho.

L’omniprésence du compositeur électronique Oneohtrix Point Never à la production offre une grande unité à Dawn FM, tout comme les interludes vocaux assurés par l’acteur Jim Carey, qui l’assène en introduction : « You are now listening to 103.5 Dawn FM /You've been in the dark for way too long, it's time to walk into the light ». Les envolées futuristes sont légion, comme sur Every Angel Is Terrifying, How Do I Make You Love Me ? ou Don’t You Break My Heart, mais The Weeknd se rappelle également à son côté purement crooner moderne sur Here We Go… Again en featuring avec Tyler, The Creator ou Less Than Zero, plus ancré dans l’esthétique d’After Hours.

Dawn FM explore le chaos, Dieu, l’amour, la perte de repères, l’homme-machine… Nous sommes bien en pleine science-fiction.

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