Sur son troisième album qui vient de paraître, Pre Pleasure, Julia Jacklin poursuit ses introspections, un miroir dans chaque main. Et rien d’autres. Son esprit, son corps, son passé, son présent, son futur, sa famille, ses proches, ses amours, tout y passe ! Les déjà plus que parfaits Don't Let the Kids Win (2016) et Crushing (2019) offraient une feuille de route similaire, mais cette fois l’Australienne de Sydney installée à Melbourne réussit à sublimer sa méthode.
Julia Jacklin - Lydia Wears A Cross (Official Video)
julia jacklinLes paroles de Pre Pleasure sont encore plus concises et ses mélodies plus accrocheuses. Sur le ton de la confession sans filtre, pas complaisante pour autant, elle n’oublie jamais l’ironie. Mais là encore, tout est méticuleusement dosé… Un brin moins porté sur les guitares que ses prédécesseurs, ce troisième album dégaine quelques boites à rythme, pas mal de piano et des arrangements raffinés. Julia Jacklin semble couper le cordon avec l’image de la songwriter folkeuse que certains lui trouvait ; mais qu’elle n’a jamais réellement été. Car Julia Jacklin a toujours sonné comme Julia Jacklin. Qu’on lui trouve des liens de parentés avec Liz Phair, Caroline Rose, Faye Webster, Angel Olsen ou cent autres consœurs, elle reste encore plus elle-même tout au long de ces 38 minutes sans fausse note.
Julia Jacklin - I Was Neon (Official Video)
julia jacklin38 minutes, véritablement envoûtantes et entêtantes, se refermant sur End of a Friendship, pièce assez majestueuse lovée dans des cordes très cinématographiques. Un indice pour le chapitre quatre ?