Premier album assez magique pour Simon Dalmais, orfèvre pop qui connait son Beatles/Beach Boys sur le bout des ongles, et impressionne par sa maturité musicale.

En pop comme ailleurs, seules les chansons comptent, seules les chansons restent. Simon Dalmais n’hésite pas à baptiser ainsi son premier album, The Songs Remain. Des chansons épurées comme jamais pour ce fils spirituel des Beatles (plutôt Paul que John…) et des Beach Boys (plutôt Dennis que Brian…). Il n’est évidemment pas le seul à revendiquer une telle filiation mais chez lui pourtant, la pureté de l’idiome pop est une obsession ultime, un graal permanent… Une pop épurée qui tient en apesanteur grâce à la clarté d’une voix sensuelle et d’un piano nu. Parfois même, de violons immaculés comme un fil tendu sur lequel ses compositions se prélassent. Son fil à lui. Bien différent de celui de sa sœur, Camille. Pour elle comme pour d’autres (Sébastien Tellier, en tête, mais aussi Dominique Dalcan, Saul Williams…), Simon Dalmais officiait jusqu’ici dans l’ombre. L’aisance avec laquelle il passe enfin devant la caméra, cette façon de s’approprier les décades passées (60 et 70) sans faire de la taxidermie, ce don réel pour sculpter la mélodie ultime, finalement Dalmais a sans doute eu raison d’attendre la trentaine pour sauter seul dans le grand bain... Marqué par sa formation de piano classique, envouté tant par les maîtres de la bossa comme Joao Gilberto ou les folkeux rêveurs comme Nick Drake, le Parisien vient peut-être d’inaugurer une île vierge incroyablement accueillante.

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