L’homme a beau être une légende vivante de l’histoire du jazz, une véritable légende même, Wayne Shorter n’en finit pas de prendre la parole à chaque concert, à chaque nouvel album... A presque 80 ans (le 25 août prochain), l’ancien saxophoniste de Miles Davis (ah, ce second quintet avec Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams !) cherche encore, écrit toujours, arrange comme jamais… Pour son nouvel album studio, Without A Net, Shorter rentre au bercail Blue Note ! Soit 43 ans après avoir quitté le célèbre label pour le compte duquel il signa ses plus grands disques ! Épaulé par ses trois fidèles complices (Danilo Perez au piano, John Patitucci à la contrebasse et Brian Blade à la batterie), il remanie sans cesse son répertoire. Un répertoire lui aussi majeur tant Shorter est un compositeur aussi expert qu’il est interprète. Without A Net renferme donc neuf titres essentiellement enregistrés par le quartet lors de sa tournée européenne de 2011, à l’exception des 23 minutes de Pegasus, interprétées avec les Imani Winds au Walt Disney Concert Hall de Los Angeles. L’opus contient six nouvelles compositions du maître des lieux ainsi qu’une nouvelle version d’Orbits (qu’il signa en 1967 pour ouvrir le chef d’œuvre Miles Smiles de Miles Davis) et Plaza Real (qu’il enregistra avec Weather Report en 1983 sur l’album Procession). Le quartet se lance aussi dans une belle relecture du standard de Broadway Flying Down To Rio. A l'arrivée, le (presque) octogénaire signe un disque d'une jeunesse folle. Bluffant.

Wayne Shorter 4tet - Jazz à Vienne 2010.

Tadeus Jazz