L'impérial Lux Interior, la voix des Cramps, génial ovni américain ayant passé le rockabilly à la moulinette punk, s’est éteint à 62 ans…

Avoir vu au moins une fois dans sa vie les Cramps sur scène est une expérience physique, métaphysique, pataphysique et ainsi-de-suite-physique… Formée à New York vers 1976, cette embardée furibarde se démarquait de la scène punk locale, en maltraitant les saintes écritures du rock’n’roll originel à l’énergie punk rock.

Emmené par Lux Interior qui vient donc de rendre l’âme, le 4 février en Californie, et sa compagne Poison Ivy rencontrée en 1972, le groupe proposait surtout des prestations live se terminant inévitablement en orgie. Une débauche de décibels sur laquelle le roi Lux, torse nu, collant noir moulant et talons aiguilles, jouait les Nijinsky habité par on ne sait quel Malin…

Sans les Cramps, donc sans Lux Interior, point de Jon Spencer Blues Explosion ni de White Stripes… De même que l’influence des Cramps sur Nick Cave ou le Gun Club reste évidente. Fanatique de rock’n’roll fifties, qu’il soit célèbre (Elvis, Ricky Nelson, Carl Perkins, Gene Vincent…) ou obscur (Link Wray, Hasil Adkins, Dick Dale…), le chanteur affectionnait tout particulièrement les films de série Z (réalisés par Ed Wood, John Waters ou leurs clones) et toute l’imagerie white trash américaine… Un esprit proche de cet hallucinant concert des Cramps en 1978 dans un véritable hôpital psychiatrique. Images indigestes, son affligeant mais expérience passablement unique :

Ici, le clip de Bikini Girls With Machine Guns:

The Cramps - Bikini Girls with Machine Guns

pelloanal5