Lundi 9 mars, Yaron Herman promènera son trio au Théâtre des Champs-Elysées. Il y a dans son piano lyrique, percutant, débordant d'invention, un indéniable je-ne-sais-quoi du grand Jarrett. Pour autant, cet ovni de la scène jazz n'est égal qu'à lui-même. Fort en thème, génial improvisateur et bien de son temps. Venu au piano sur le tard, voilà dix ans qu'il bouscule les codes et fait des vagues. Après son retentissant A Time For Everything, ce pianiste pressé s'octroie dans Muse le temps de flirter avec l'inspiration en musardant…
Promis à une carrière de basketteur, Yaron Herman se blesse et se tourne vers le piano. Il rattrape le temps perdu, passe en coup de vent à la prestigieuse Berklee School où l'enseignement ne lui convient guère et s'installe à Paris. Concerts en club, en squats, son nom circule vite sous le manteau.
Bill Evans, Jarrett, Powell… Mais Herman ne se limite pas aux intouchables et relit aussi Björk, Police ou Britney ! Rien de gadget, juste une réelle réappropriation d'univers pluriels dans lesquels il immisce son swing.
Yaron Herman se façonne sa propre théorie musicale de l'impro (la Real Time Composition) qu’il promène même en Sorbonne. Musique, philo, maths, le carambolage crée un langage unique. Derrière tant de science, il lâche sensualité ou violence comme personne. Logique qu'il révère Kandinsky et Pollock…
Pour ce concert avenue Montaigne, Herman sera entouré de Matt Brewer à la contrebasse et de Gerald Cleaver à la batterie. Une soirée à laquelle participeront le Quatuor Manfred et le guitariste Dominic Miller.