Le nouveau directeur du Théâtre des Champs-Elysées, Michel Franck, a détaillé le programme de sa première saison avenue Montaigne pour 2010-2011.

La saison 2010-2011 qui s’ouvrira en septembre prochain au Théâtre des Champs-Elysées sera la première de l’ère Michel Franck, nouveau maître des lieux. Pas de révolution massive pour autant sur la très chic avenue Montaigne, la prestigieuse et atypique institution, à la fois salle d'opéra et de concerts, présentant une prochaine saison dans la continuité des précédentes.

Né le 6 mars 1957, Michel Franck a fait carrière dans l’entreprise familiale de confection haut de gamme Franck et Fils, cédée en 1994 au Bon Marché. Parallèlement, dès 1978, il a commencé à administrer les populaires Concerts du dimanche matin auprès de Jeanine Roze, dont il est devenu l’associé en 1995. Découvreur de talents, il a produit à Paris des artistes comme la pianiste Hélène Grimaud et le contre-ténor Philippe Jaroussky.

Selon l’AFP, Michel Franck entend « continuer le travail mené durant onze saisons par Dominique Meyer », qui prendra la direction de l'Opéra de Vienne en septembre après avoir placé le TCE « au tout premier plan de la scène internationale ».

Ce joyau Art déco de 1.900 places accueillera plus de 250 événements en 2010-2011, soit trente de plus qu'en 2008-2009. Un développement permis par l'augmentation du mécénat de la Caisse des dépôts, actionnaire majoritaire du TCE, qui apporte désormais plus de 7 millions d'euros à un budget de près de 19 millions.

Spécialité de la maison, le répertoire baroque sera toujours bien représenté, avec de nouvelles productions d'Orlando de Haendel – mise en scène de David McVicar – et de l'Orlando furioso de Vivaldi – régie de Pierre Audi.

Autre nouvelle production scénique, l'Idoménée de Mozart, confié au metteur en scène Stéphane Braunschweig, donnera le coup d'envoi d'un Festival Mozart sur trois ans, sous la direction artistique du jeune chef Jérémie Rhorer.

« J'ai souhaité aussi adjoindre un petit peu de musique contemporaine. A la veille du centenaire (en 2013) de la création au théâtre du Sacre du printemps de Stravinski, cela me semble important de l'inscrire dans la modernité », a indiqué Franck.

C'est ainsi que le TCE ouvrira sa saison 2010-2011 par une nouvelle production, signée par la chorégraphe allemande Sasha Waltz, de l'opéra Passion de Pascal Dusapin. Une version « semi-scénique » de La Scala di Seta de Rossini, réglée par le metteur en scène Christian Schiaretti, annoncera la plus grande place que Michel Franck souhaite donner à l'avenir au « bel canto léger ».

Dès cette saison, les rares Otello de Rossini et I Due Foscari de Verdi seront à l'affiche du TCE en version de concert.

Dans le domaine symphonique, la maison de l'avenue Montaigne continuera de concurrencer sérieusement la Salle Pleyel. Outre ses partenaires parisiens (Orchestre National de France, Ensemble Orchestral de Paris, Lamoureux), le TCE recevra en résidence les Philharmoniques de Vienne, Londres, Rotterdam et Saint-Pétersbourg, sans compter les invitations lancées à la Radio bavaroise, à la Staatskapelle de Dresde ou au City of Birmingham Symphony Orchestra.

Côté solistes, Michel Franck restera fidèle au contre-ténor Philippe Jaroussky, qui déclinera une Carte blanche en trois soirs, ainsi qu'à la pianiste Hélène Grimaud, qui se produira deux fois avec orchestre et une fois en récital.

Les populaires Concerts du dimanche matin seront rapatriés du Châtelet au TCE, qui proposera par ailleurs une programmation jeune public et chorégraphique (en écho aux Ballets russes et avec Sylvie Guillem).

Des travaux seront également menés, qui permettront en particulier à la fosse d'orchestre de retrouver sa taille d'origine et d'accueillir près de 100 musiciens. Grâce à cela, un nouveau répertoire pourra être joué au TCE, comme Dialogues des carmélites de Poulenc, annoncés pour 2013.

Le site officiel du Théâtre des Champs-Elysées