Bien plus qu’un énième guitariste manouche, Rocky Gresset, fan de Metheny, Sinatra et Bill Evans, publie son premier album, à découvrir sur scène le 24 octobre au Sunset.

Quelques jours après la sortie de son album éponyme Rocky Gresset, le guitariste à découvrir d’urgence se produira à deux reprises à Paris en ce mois d’octobre : samedi 24 au Sunset avec son propre quartet, puis le 31 au Baiser Salé au sein du David Reinhardt Trio.

Né en 1980 au sein d’une famille gitane, Rocky Gresset égrène ses premiers accords de guitare à l’âge de neuf ans. Vers douze/treize ans, il découvre l’œuvre d’un certain Django… C’est « la culture » de son milieu, celui des gitans, tel qu’il le dit aujourd’hui.

Mais, s’il aime et respecte profondément la musique de Django, Rocky Gresset est rapidement attiré par d’autres guitaristes de jazz, sa racine : il devient ainsi fan de Wes Montgomery, Georges Benson et Pat Metheny, celui qu’il écoute sans doute le plus aujourd’hui.

Mais ses marottes ne se limitent guère à ses confrères d’instrument. Gresset éprouve également une profonde admiration pour l’œuvre du pianiste Bill Evans. Et comme beaucoup de Gitans, il est également grand amateur de Frank Sinatra ainsi que du travail d’arrangements de formations élargies allant jusqu’au big band. Il faut aussi noter son grand intérêt pour les trios orgue/guitare/batterie.

Encore adolescent, Rocky Gresset croise de nombreux guitaristes dont Biréli Lagrène et Christian Escoudé. Ce dernier le conseille et l’encourage particulièrement. Il effectue ses premières (et rares) prestations officielles au milieu des années 2000, invité par Ninine Garcia, rejoignant ensuite de plus en plus fréquemment à partir de cette date les sessions et autres invitations de confrères dans les clubs parisiens. Au-delà de la sphère gipsy, dont il est devenu une figure recherchée, la liste des musiciens qu’il côtoie, est longue. Pour l’éclectisme, citons juste les frères Belmondo ou bien encore Jean-Marc Jafet.

Si la guitare acoustique et la musique de Django lui sont familières depuis son enfance, Rocky Gresset possède un tel attachement et une telle culture de l’instrument électrique que sa capacité d’adaptation et d’expression lui autorisent une grande diversité d’expériences.

Après diverses sollicitations, il décide enfin de rejoindre le monde professionnel de la musique et du jazz en répondant favorablement à la proposition d’enregistrement du label Dreyfus Jazz. Ce premier disque réserve la part belle à ses racines, avec une majorité de morceaux joués sur un instrument acoustique. La participation du violoniste Costel Nitescu appuie cet hommage à Django et à la tradition gipsy, générée par son œuvre commune avec Stéphane Grappelli au sein du Quintet du Hot Club de France.

Mais chez un artiste de la trempe de Rocky Gresset, de la tradition ne peut naître que l’émancipation ! Aussi, son approche guitaristique recèle-t-elle déjà dans ce premier opus toute la maîtrise et l’élégance d’un phrasé et d’un toucher témoignant déjà d’une forte personnalité.

Le site officiel du Sunset Sunside